Même si l’avenir d’un tel projet demeure incertain, Microsoft invite ses pairs et les gouvernements à réfléchir à un ‘Tech Accord’, une grande coopération mondiale, qui prendrait la forme d’une Convention de Genève sur le numérique, pour prévenir la cyberguerre.
En 1864, la première Convention de Genève, qui mobilisait les pays européens, imposait un traité régissant le traitement des soldats blessés et malades sur les champs de bataille. En 1949, la quatrième Convention de Genève étendait l’accord à la protection des civiles en temps de guerre…
Face aux dérives étatiques du monde cyber, qui ont dernièrement encore touché les élections américaines et françaises, et craignant une cyberguerre, Microsoft a dès février dernier, lors de la conférence RSA, lancé l’idée d’une Convention de Genève de numérique.
Des normes internationales sur le comportement des états-nations
Prenant exemple sur l’histoire, Satya Nadella, CEO de Microsoft, et Brad Smith, son Directeur juridique, ont avancé l’idée de mettre en place des normes internationales sur le comportement des états-nations dans le cyberespace, prenant pied sur des normes volontaires retenues par l’industrie. Une idée également portée par le G7.
Pour prévenir la guerre dans le cyberespace, la proposition de Microsoft repose sur trois axes nécessaires au renforcement de la confiance des consommateurs dans la technologie :
- Que les Etats acceptent de s'abstenir de cyberattaques.
- Que l'industrie signe un 'Tech Accord', pour la création d’un ensemble commun de principes et de comportements pour protéger les citoyens.
- Qu’une nouvelle organisation non gouvernementale et neutre étudie les attaques et les attribuent à leurs auteurs.
Des normes techniques volontaires
L’objectif n’est pas de répondre aux cyber-attaques, ni de faire respecter la conformité. D’ailleurs, l’histoire démontre que les accords internationaux seuls ne pourront suffire à résoudre nos vulnérabilités. En revanche, ce type d’accord se révèle plutôt efficace lorsqu’il repose sur des normes techniques liées à des accords volontaires de l’industrie.
Pour Microsoft, l’objectif est de convaincre les citoyens qu’avec les nouveaux accords ils sont protégés sur le web. Et cela les entreprises technologiques, les éditeurs, les médias sociaux le feront mieux que ne le font les gouvernements. Il serait donc préférable que ces derniers n’ajoutent pas une couche aux menaces qui pèsent déjà sur nous...
Même si l’idée et ses trois composantes sont encore en phase de réflexion, Microsoft invite les grandes entreprises IT à travailler avec lui pour créer le Tech Accord. Pour fournir aux citoyens une plateforme qui héberge les accords internationaux, et ainsi renforcer la confiance.
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