Face à l’impact environnemental du numérique, la gestion durable des données en fin de vie semble être un aspect négligé malgré l’obligation qui s’impose aux grands entreprises de publier leur bilan carbone. La destruction des données obsolètes est pourtant un volet essentiel.

Il faudrait au préalable s’interroger sur l’oxymore que représentent les deux termes « développement durable » car la croissance n’est pas compatible avec la réduction nécessaire des gaz à effet de serre (Ges) pour lutter contre le réchauffement climatique. Une récente étude de Blancco indique que plus d’un tiers (39 %) des organisations n’ont pas à ce jour, mis en place de plan de réduction de l’obésité numérique. Or, depuis le 1er janvier 2023, une nouvelle règlementation, le Scope 3 du GHP Protocol s’impose aux entreprises de plus de 500 salariés depuis le 1er janvier. Il concerne les impacts indirects et comporte 16 sous-catégories qui vont de l’achat de produit et de service jusqu’aux déplacements domicile-travail , en passant par les investissements. En France, le GHP Protocol est décliné sous la forme du bilan carbone. Le filet législatif se précise et s’applique progressivement, traquant ce qu’il convient d’appeler le « green washing » autrement dit l’écoblanchiment qui émarge au rang des actions de communication, sans efficacité réelle sur l’environnement.

Bien noter que le cloud, élément majeur de la transformation numérique, a fait augmenter le volume de données redondantes, obsolètes ou sans valeur dans 71 % des entreprises françaises. Même s’il y a nécessité à sauvegarder les données, il faut lutter contre cette inflation des données car elle induit un défi financier et environnemental pour les entreprises. Plus d’un tiers (68 %) des entreprises de santé et de services financiers sont concernées par le stockage de quantités importantes de données qui génèrent des Ges.

Bonne nouvelle à priori, 86 % des entreprises françaises interrogées mesureraient leurs émissions indirectes et plus de la moitié (55 %) demanderaient à leurs partenaires et fournisseurs leurs actions dans ce domaine. Mais avec un bémol, d’autres indicateurs montrent que 30 % des entreprises ne font pas confiance à leur fournisseur Cloud pour gérer efficacement leurs données en fin de vie.

Les nouvelles obligations environnementales vont imposer de nouvelles pratiques

« Avec la réglementation imminente et les coûts financiers et environnementaux d’un stockage trop important de données, les entreprises françaises ne peuvent se contenter d’un soutien de façade à la durabilité. » prévient Yves Gheeraert, Directeur Benelux, France et Europe du Sud chez Blancco.

Les actions à effectuer se déclinent en trois axes. D’une part, adopter une méthode efficace de réduction des données inutiles.

D’autre part, établir un plan de stockage pertinent des données sur site ou sur le cloud public. Une opération qui permet aussi d’optimiser l’utilisation des infrastructures et services. Et cela, en accord avec les pratiques de sauvegarde indispensables en termes de cybersécurité et qui supposent la duplication des données sensibles ou essentielles.

Troisième et dernière recommandation, il convient de donner la priorité aux échanges entre les métiers sur l'impact environnemental du stockage des données sur le cloud et sur site.

L’objectif final Net Zéro ou « zéro émission nette » passe, notamment par l’identification des données en fin de vie afin de les supprimer. Autant de tâches simples à énoncer mais manifestement difficiles à mettre en œuvre dans les organisations de travail.