Une étude du cabinet Forrester constate une préoccupation sous-jacente des employés concernant le niveau sans précédent de données personnelles et médicales collectées par les organisations à des fins de « gestion de la pandémie ».
La protection de la vie privée recule-t-elle à cause de la pandémie ? Tous les salariés ne partagent pas la même opinion. Ce nouveau rapport révèle en effet que les employés au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne ont des attitudes différentes à l'égard du partage des données personnelles avec leurs entreprises et le gouvernement.
Mais ils sont tous d'accord pour vouloir les supprimer dès que possible ! De cette étude, il en ressort en particulier que les Français sont les salariés qui font le moins confiance à l'accès du gouvernement aux données personnelles.
La preuve, seul un tiers des salariés en France sont à l'aise avec la collecte de données personnelles et médicales par le gouvernement via une application de suivi et de traçabilité.
Selon Forrester, les salariés français sont les moins préparés en Europe à faire des compromis sur la confidentialité des données pour assurer la santé et la sécurité publiques pendant la pandémie.
43 % des personnes interrogées font confiance à leur employeur pour traiter les données médicales de manière sûre et responsable, contre 53 % en moyenne en Europe.
Toutefois, le pays s'aligne sur ses voisins européens : 60 % des employés exigent que les données personnelles soient supprimées dès que possible
« L'activité réglementaire et juridique liée à la protection de la vie privée des employés augmentera de 100 %. La gestion des pandémies, ainsi qu'un désir croissant d'améliorer l'analyse et la connaissance du personnel, pousseront les organisations à collecter avec avidité de plus en plus de données sur les employés », explique Enza Iannopollo
Pour cette analyste principale chez Forrester- et auteur de cette étude - l'activité réglementaire et juridique doublera et « submergera les organisations qui n'adoptent pas une approche réfléchie des données des employés, c’est-à-dire une approche respectant et protégeant la vie privée des collaborateurs ».
Pour cette spécialiste, les entreprises doivent développer une approche de la protection de la vie privée dans leurs initiatives qui implique la collecte, le traitement et le partage des données personnelles de leurs employés.
Indirectement, cette étude rappelle aux entreprises européennes qu’elles doivent être en conformité avec le RGPD et limiter les traitements de ce type de données. Mais les entreprises nord-américaines se voient aussi contraintes à plus de respect de la vie privée avec le California Consumer Privacy Act (CCPA).