La dernière étude du ministère du Travail souligne que le métier de DPO est en forte évolution. Points encourageants : augmentation du nombre de DPO,diversification des profils etvécu professionnel positif. Cette étude note cependant un déficit de formation et de moyens.
La Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation (DGEFP) vient de publier sa nouvelle étude sur le métier de Délégué à la protection des données (DPD/DPO) réalisée par la direction prospective de l’AFPA avec la participation de la CNIL, de l’AFCDP et de l’ISEP.
Comment a évolué ce poste-clé depuis l’entrée en vigueur du RGPD en 2018 ? Cette étude a pu observer les évolutions significatives depuis ces 4 dernières années du métier de délégué à la protection des données (DPO) et complète le dernier Baromètre trimestriel de l’AFCDP.
Les résultats présentés dans cette étude sont issus d’une enquête réalisée auprès de 1 811 DPO désignés auprès de la CNIL, interrogés entre septembre et octobre 2021. Les résultats vous sont dévoilés à l’occasion du 4e anniversaire de l’entrée en vigueur du RGPD (25 mai).
Après avoir dressé un « portrait robot » des délégués à la protection des données (DPD/DPO) puis analysé l’évolution de ce métier, cette dernière édition s’est attachée à suivre cette évolution mais aussi ses différentes caractéristiques (interne, externe ou mutualisé).
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Quelles sont les principales évolutions pour le métier de délégué à la protection de données ?Les principaux enseignements ci-dessous :
- Une belle augmentation du nombre de DPO, passant de 21 000 en 2018 à 28 810 en 2021. Majoritairement cadres, ils travaillent principalement dans de petites et moyennes structures où le traitement de données concerne moins de 10 000 personnes.
- Une diversification des profils, avec 47 % issus d’autres domaines d’expertise que le domaine juridique et informatique (+ 12 points depuis 2019), tels que les fonctions administratives et financières, la qualité, ou la conformité-audit.
- Un vécu professionnel positif, avec 58 % des répondants satisfaits de l’exercice de leur fonction et 87 % convaincus de l’utilité de leur fonction. Les DPO souhaitent également poursuivre leurs missions avec une forte motivation à 67 %.
- Un déficit de formation et de moyens : 42 % des DPO interrogés disent exercer cette fonction de façon isolée par rapport aux autres DPO (+ 14 points). 1/3 n’ont suivi aucune formation Informatique et Libertés/RGPD depuis 2016 (+ 7 points) alors qu’ils proviennent de plus en plus d’environnement hors informatique et juridique.
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Un constat inquiétant alors que plus d’une entreprise sur deux craint un contrôle de la CNIL.
Cette étude constate aussi que ces professionnels ont tendance à sous-évaluer le niveau de compétences nécessaires à l’exercice de la fonction notamment sur les compétences en juridique et le pôle de compétences spécifiques au métier de DPO.
Ils sont également moins nombreux à avoir une lettre de mission ou à avoir signé une charte de déontologie. Ils témoignent également de moins de comportements proactifs dans la recherche d’informations et/ou de conseils sur le RGPD (réseau, forum, webinaire…).
En poussant l’analyse, cette étude a pu dresser le profil type d’un DPO en 2021 :
- 72 % exercent leur fonction comme DPO interne (86 % d’entre eux sont internes ou mutualisés).
- Un tiers exercent en Île-de-France
- Égale représentation des femmes et des hommes
- 62 % sont issus de formation supérieure, de niveau 7 ou 8
- 63 % sont âgés de 40 et plus
- 55 % ont une ancienneté dans la fonction de DPO de 2 ans et moins