Malgré l’augmentation des cyberattaques de plus en plus innovantes, les Français restent relativement peu inquiets, pointant ainsi un manque de sensibilisation face aux cybermenaces

« La fatalité veut que l’on prenne toujours les bonnes résolutions trop tard ». Les Français devraient peut-être méditer ce constat d’Oscar Wilde ! Violation de données personnelles, usurpation d’identité, phishing de mieux en mieux réalisés… : rien n’y fait. En clair, comme de nombreuses entreprises, nos concitoyens pensent que « ça n’arrive qu’aux autres » !

Pourtant, près de la moitié des 1 047 Français interrogés (45 %) par Cisco ne sont pas inquiets face aux cybermenaces. Plus étonnant et inquiétant, les jeunes de 16 à 24 ans sont les moins préoccupés par ces risques malgré un temps de connexion quotidien important et la possession de plusieurs appareils connectés pour une grande partie d’entre eux.

L’authentification multifactorielle, quèsaco ?

Pourquoi un tel décalage entre la situation cyber et le comportement des internautes ? La principale se trouve peut-être dans le fait que 36 % des répondants privilégient les conseils de leur famille et de leurs amis pour tout ce qui est relatif à la sécurité de leurs appareils… plutôt que les autorités gouvernementales.

Un tiers (30 %) déclare quant à eux se renseigner sur les bonnes pratiques de cybersécurité via les réseaux sociaux : si l’envie de s’informer est bien là, les sources ne sont pas les plus optimales pour des conseils précis en matière de sécurité.

Le contexte est pourtant de plus en plus favorable aux pirates et cyber-escrocs de tout poil. Télétravail ou travail hybride, à mesure que la frontière entre la vie professionnelle et la vie privée s’amenuise, les opportunités de cyberattaques augmentent.

Et le niveau de sécurité ne suit pas le même rythme. Ainsi, l’authentification multifactorielle, qui permet de limiter le piratage des mots de passe, n’est utilisée que par 50 % des interrogés. Plus inquiétant, 23 % ne savent même pas ce que c’est…

Les données de l’entreprise ? Pas une priorité

En revanche, les Français sont plus nombreux à utiliser cette méthode de connexion sur leurs appareils personnels que sur leurs appareils professionnels. On peut alors supposer que les Français sont davantage soucieux de la protection de leurs données partagées dans leur vie personnelle, telles que les informations bancaires, plutôt que par la confidentialité des données sensibles propres à leur entreprise.

Dans le train, au centre commercial ou au restaurant, la présence d’un Wi-Fi public est de plus en plus normalisée. Selon l’étude Cisco, 39 % des Français utilisent régulièrement les réseaux publics à des fins personnelles ou professionnelles. Cependant, cette confiance se doit d’être nuancée puisqu’il est fortement conseillé de ne pas entrer d’identifiant et de mot de passe lorsqu’on a rejoint un réseau public, encore moins quand celui-ci est inconnu.

Au final, l’un des principaux défis à relever pour combler les lacunes en matière de cybersécurité est la sensibilisation. Pour de nombreux Français, il semble peu probable que leur Wi-Fi personnel soit piraté ou que leurs données soient volées sur un réseau public. Malheureusement, une seule opportunité de piratage peut entraîner des conséquences désastreuses.