Le baromètre des risques 2022 d’AGCS vire au rouge : les cyberattaques passent en première place, devant la Covid-19 et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Les incidents cyber arrivent en tête pour la deuxième fois seulement dans l’histoire du baromètre (44 % des réponses).

Janvier est le mois des rapports cyber. Après celui du CESIN et le PANOCRIM du Clusif, voici celui de l’assureur Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS). Là aussi, le constat est sans appel : la menace cyber impacte de plus en plus l’activité des entreprises. Un fléau mondial.

Cette enquête annuelle d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) analyse en effet les opinions de 2 650 experts, notamment des directeurs généraux, gestionnaires de risques, courtiers et assureurs, dans 89 pays et territoires.

Hausse des ransomwares

En 2021, les cyber attaques, les interruptions d’activité et perturbations de la supply chain et les catastrophes naturelles ont durement touché de nombreuses entreprises. Selon le Baromètre des risques 2022 d’Allianz, ces trois risques demeurent les plus importants pour les entreprises.

Les incidents cyber arrivent en tête pour la deuxième fois seulement dans l’histoire du baromètre (44 % des réponses). Les interruptions d’activité les suivent de près (42 %) et les catastrophes naturelles grimpent de la sixième à la troisième place (25 %). Le changement climatique bat son record en passant du neuvième au sixième rang (17 %). Enfin, la pandémie descend en quatrième position (22 %).

La hausse récente des attaques par ransomware est dans tous les esprits des professionnels interrogés. Celles-ci sont considérées comme la principale menace cyber en 2022 (57 %), surtout avec les stratégies de « double extorsion » qui associent les chiffrements de systèmes et les violations de données.

Le principal enseignement est l’impact de ces menaces sur l’activité des entreprises. « L’interruption d’activité devrait rester la principale thématique de risque sous-jacente en 2022, signale Joachim Mueller, CEO d’AGCS. La plupart des entreprises redoutent avant tout de ne pas pouvoir fabriquer leurs produits ou fournir leurs services. 2021 a connu des bouleversements sans précédent, causés par différents facteurs ».

Principal maillon faible des entreprises, la supply chain est devenue l’une des cibles prioritaires des attaquants. « La pandémie a démontré que l’interconnexion des chaînes d’approvisionnement modernes et la combinaison de différents événements pouvaient créer des perturbations majeures. Pour la première fois, la résilience des chaînes d’approvisionnement a été éprouvée dans le monde entier jusqu’au point de rupture », fait remarquer Philip Beblo, directeur Dommages aux biens Technologie, Médias et Télécoms chez AGCS.

La réglementation et la prévention des risques

Selon le récent Global Trade Report d’Euler Hermes, les fortes perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par la pandémie de Covid-19 devraient se poursuivre au cours du deuxième semestre 2022. Il en va de la résilience des industriels.

Les personnes interrogées se déclarent principalement préoccupées par les événements liés au changement climatique qui causent des dommages aux biens des entreprises (57 %), et par les impacts sur l’activité et la chaîne d’approvisionnement (41 %).

Leurs autres sujets d’inquiétude concernent la gestion de la transition vers l’économie décarbonée (36 %), la conformité à une réglementation et à des exigences d’information complexes. La prévention des risques de contentieux liés à une action insuffisante pour lutter contre le changement climatique est également citée par 34 % des répondants.

Les évolutions législatives et réglementaires restent à la cinquième place (19 %). Les principales mesures réglementaires concernant les entreprises en 2022 portent sur la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles dans le numérique, ainsi que les objectifs de durabilité environnementale, avec la taxonomie verte européenne.

« La situation ne devrait s’améliorer que progressivement cette année. Le renforcement de la résilience face aux nombreuses causes d’interruption d’activité s’avère de plus en plus souvent un avantage concurrentiel », assure Joachim Mueller, CEO d’AGCS.