Selon une étude menée par GetApp, une plateforme de contenu sur l'adoption technologique pour TPE et les PME, 27 % des salariés interrogés confirment que leur téléphone ou leur véhicule personnel (18 %) dispose d’un tracker. Mais cette intégration n’a pas modifié leur opinion quant à leur employeur.

La géolocalisation fait débat. L'employeur qui utilise la géolocalisation de ses salariés doit respecter plusieurs règles notamment vis-à-vis du RGPD. Mais dans la majorité des cas, il s’agit de localiser un véhicule ou un smartphone appartenant à l’entreprise. Les salariés peuvent toujours s’y opposer, disposant d’un « droit d’opposition pour motif légitime ».

Mais plus surprenant, la géolocalisation peut aussi concerner des appareils et des véhicules appartenant aux salariés. Quelles sont les opinions et attitudes des salariés. L’étude menée par GertApp auprès de 1 020 répondants sur le territoire français entre le 15 et le 19 octobre 2021 apporte des réponses tout aussi surprenantes.

Une géoloc pas toujours désactivée

Sur l’ensemble des personnes interrogées, 27 % confirment que leur téléphone ou leur véhicule personnel (18 %) dispose d’un tracker de géolocalisation. Cet outil n’est donc pas inconnu pour un grand nombre de salariés, qui voient leurs données également trackées par leur entreprise.

Pour 67 % des sondés, l’utilisation de la géolocalisation n'influence pas leurs relations professionnelles. 44 % d’entre eux déclarent ainsi que ce critère n’affecte pas leur décision quant à leur recherche d’emploi.

Les raisons ? Un contrôle des horaires pour 26 % d’entre eux, la sécurité des personnes ou des objets transportés (25 %), le remboursement des frais de déplacement professionnels (24 %) ou encore le contrôle de leur productivité (18 %). Pour 55 % des sondés, il s’agit principalement de la collecte de leurs données de géolocalisation.

Fait intéressant : pour 30 % des cas, la désactivation de la géolocalisation ne peut se faire uniquement que via un administrateur, tandis que 54 % des sondés affirment pouvoir le faire eux-mêmes… mais seulement 29 % le font effectivement une fois leur travail terminé !

Un manque de confiance de la part de leur hiérarchie

Or, le système de géolocalisation doit pouvoir être désactivé par le salarié, en dehors de son temps de travail, à la fin de sa journée et durant ses temps de pause. Dans le cas d’un rapport GPS non conforme aux règles préalablement établies, 40 % des managers interrogés déclarent ne pas voir pris de mesures particulières.

Dans 17 % des cas, si rien n’a été fait pour sanctionner l’employé, l’opinion du manager envers ce dernier en a pourtant bien été altérée. Dans 14 % des cas, une mesure négative (avertissement ou licenciement) a été mise en place.

Si 42 % des managers interrogés affirment ne jamais avoir outrepassé leurs droits, 18 % d’entre eux confient l’avoir déjà fait de manière volontaire et 12 % au moins une fois, par mégarde.

49 % confirment également avoir accès à l’ensemble des données collectées et à leur historique, contre 51 % de salariés pour qui le tracking reste encore un procédé opaque ou auquel ils n’ont pas accès.

Contre toute attente, 53 % des salariés interrogés expliquent ne pas avoir changé leurs habitudes de travail suite à la mise en place d’un tracker sur leurs appareils. 20 % confient travailler plus consciencieusement, et 21 % déclarent se sentir plus en sécurité.

59 % des salariés interrogés soulignent d’ailleurs le fait que cela n’a en rien modifié leur opinion quant à leur employeur. Mais pour 21 % d’entre eux, cela leur fait cependant ressentir un manque de confiance de la part de leur hiérarchie.

« Si le pouvoir de contrôle de l’employeur est une contrepartie normale et inhérente au contrat de travail, les juridictions ont rappelé de manière constante que ce pouvoir ne saurait être exercé de manière excessive. L’employeur doit donc toujours justifier que les dispositifs mis en œuvre sont strictement proportionnés à l’objectif poursuivi et ne portent pas atteinte excessive au respect des droits et libertés des salariés, particulièrement le droit au respect de leur vie privée, » rappelle Denis Jacopini, Expert Judiciaire en Informatique.

C’est loin d’être le cas avec les applications mobiles et les OS…