Selon le dernier Baromètre des risques 2021 d’Allianz, trois risques liés à la Covid-19 sont en tête du classement : l’interruption d’activité, la pandémie et les incidents cyber. Trois menaces étroitement liées en 2021.

Menée auprès de 2 769 experts (directeurs généraux, gestionnaires de risques, courtiers et assureurs) dans 92 pays, cette enquête annuelle d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS)reflète les perturbations entraînées par les confinements dans de nombreux pays, face à la pandémie.

Celle-ci saute de la 17e à la 2e place, apparaissant comme la principale cause d’interruption d’activité avant les incidents cyber. Les entreprises tentent de réduire les risques sur les chaînes d’approvisionnement et de renforcer leur plan de continuité de l’activité en cas d’événements « extrêmes ».

Pendant les dix années d’existence du Baromètre des risques d’Allianz, le risque sanitaire n’avait jamais dépassé la 16e position et avait donc été nettement sous-estimé.

En 2021, il se classe numéro un dans 16 pays et parmi les trois premiers risques sur tous les continents, ainsi que dans 35 des 38 pays permettant une analyse des dix principaux risques. Le Japon, la Corée du Sud et le Ghana sont les trois seules exceptions.

D’autres risques en hausse dans le Baromètre des risques 2021 sont aussi, en grande partie, des conséquences de la pandémie, tels que les évolutions de marchés (nº 4 avec 19 %), les évolutions macroéconomiques (nº 8 avec 13 %), et les risques politiques (nº 10 avec 11 %).

Les risques en baisse sont tous clairement écartés par les préoccupations liées à la pandémie : les évolutions législatives et réglementaires (nº 5 avec 19 %), les catastrophes naturelles (nº 6 avec 17 %), les incendies et explosions (nº 7 avec 16 %) et le changement climatique (nº 9 avec 13 %).

Même s’ils ne sont plus qu’à la troisième place du classement, les incidents cyber restent un risque majeur et plus souvent cité qu’en 2020. Ils figurent toujours parmi les trois principaux risques dans de nombreux pays, dont la France. La croissance du numérique et du télétravail, entraînée par la pandémie, accentue également les vulnérabilités informatiques.

Déjà fréquentes, les attaques par ransomware causent des dommages de plus en plus importants, ciblant davantage les grandes entreprises avec des méthodes sophistiquées et des tentatives d’extorsion considérables, comme l’indique le récent rapport d’AGCS sur les tendances en matière de risques cyber.

« Le Baromètre des risques 2021 d’Allianz est clairement dominé par ce trio de risques liés à la Covid-19, souligne Joachim Müller, CEO d’AGCS. La pandémie de Covid-19 nous rappelle que la gestion du risque et de la continuité de l’activité doit encore évoluer, afin d’aider les entreprises à se préparer et à survivre aux événements extrêmes. Si la pandémie continue de toucher de plein fouet tous les pays du monde, nous devons aussi nous préparer à des scénarios de catastrophes “extrêmes” plus fréquents, tels qu’une panne de Cloud ou une cyber attaque à l’échelle mondiale, des catastrophes naturelles dues au changement climatique, voire l’apparition d’une autre maladie. »

La pandémie s’ajoute à la liste croissante des scénarios d’interruption d’activité provoquant des dommages immatériels, comme les incidents cyber et les pannes d’électricité.

« Les effets de la pandémie, telle la croissance du numérique, du télétravail, et de la dépendance des entreprises et des sociétés à la technologie, devraient accroître les risques d’interruption d’activité dans les années à venir, estime Philip Beblo, expert de l’équipe mondiale de souscription des assurances dommages chez AGCS.

Face à l’augmentation de la vulnérabilité aux interruptions d’activité, de nombreuses entreprises souhaitent renforcer la résilience de leurs activités et réduire le risque sur leurs chaînes d’approvisionnement.

Les principales mesures adoptées consistent à améliorer le plan de continuité de l’activité (62 %), à engager des fournisseurs remplaçants ou supplémentaires (45 %), à investir dans des chaînes d’approvisionnement numériques (32 %) et à renforcer la sélection et le contrôle des fournisseurs (31 %).