Pourquoi faudrait-il se méfier des messageries instantanées ? Selon une étude de Veritas Technologies, trop de collaborateurs partagent des informations sensibles.
Avec la démocratisation du télétravail suite à la crise sanitaire, de plus en plus d’employés passent par les applications de messagerie instantanée professionnelles pour accomplir leurs tâches ou collaborer au quotidien.
C’est alors sans surprise qu’a été observé, lors de l’étude Veritas Technologies, une augmentation de 20 % du temps passé par les salariés sur ce type d’applications (soit environ 24 min) depuis le début de la pandémie.
Entrées dans les mœurs, les messageries instantanées vont au-delà de leur fonction de plateforme d’échange. Et elles peuvent avoir un impact négatif sur leurs utilisateurs ainsi que les entreprises.
Informations médicales et bancaires
Au travers de sa dernière étude « Hidden Threat of Business Collaboration » menée auprès de 12 500 employés de bureau en Europe et aux États-Unis, Veritas Technologies souligne que de nombreuses informations, aussi bien personnelles que professionnelles, sont largement partagées sur les outils de collaborations et les messageries instantanées (MI) d’entreprises.
D’où le message de Veritas Technologies : « réfléchissez avant de partager des documents ». Les collaborateurs en France, comme à l’étranger, partagent énormément de données sensibles via ces applications sans réellement s’interroger sur les conséquences que cela pourrait avoir sur leur sécurité ou bien celle des entreprises pour lesquelles ils travaillent.
Sur l’ensemble des personnes interrogées, ils sont en effet 75 % à échanger des données strictement personnelles comme des informations médicales (13 %), leur salaire (11 %) ou encore leurs informations bancaires (9 %).
Mais les données personnelles ne sont pas les seules à être partagées par les collaborateurs. 71 % des collaborateurs auraient déjà partagé des données sensibles de leur employeur sur ce type d’outils. Parmi elles, des informations clients (16 %), des business plans (12 %), des numéros de carte de crédit (7 %) ou des résultats de test COVID (13 %).
Un tiers réprimandé… sans effet
Cette étude a également mis en évidence le niveau de confiance des utilisateurs ainsi que le rôle que pouvaient jouer les outils de messagerie instantanée et de collaboration.
Même si près d’un tiers des collaborateurs a déjà été réprimandé pour le partage abusif de données sur les MI, une très grande majorité (79 %) indique qu’elle ne changera pas d’attitude…
Afin de se protéger, 58 % des répondants ont déclaré qu'ils effectuaient une copie des informations qu'ils partagent sur les systèmes de messagerie instantanée. Mais, plus étonnant, ils sont la moitié à supprimer les documents originaux des conversations. Cela fait écho à la grande confiance que portent les collaborateurs à ce type d’outils lorsqu’il s’agit de constituer une preuve.
« Il est important de rappeler deux choses primordiales. Premièrement, ne partagez aucune donnée personnelle avec qui que ce soit, même au sein de votre entreprise. Ensuite, si vous souhaitez tout de même les partager, assurez-vous d’utiliser la bonne méthode en fonction du niveau de criticité. De plus, des informations contractuelles partagées (sans qu’aucune trace ne subsiste) peuvent a posteriori engendrer des problèmes juridiques ou de conformité, pénalisant aussi bien l’utilisateur que l’entreprise pour laquelle il travaille », commente Jean-Pierre Boushira, Vice President South, Benelux & Nordics Region chez Veritas Technologies.