La Fondation Linux a publié ce mois-ci son Open Source Jobs Report, qui vise à informer sur les tendances actuelles. Principal constat : le déficit de talents qui existait avant la pandémie s'est aggravé en raison de l'accélération de l'adoption du cloud-native et du télétravail.
La pandémie de la COVID-19 a bouleversé la donne. Pour la première fois, cette étude constate que les incitations financières constituent le critère le plus courant pour empêcher les talents de partir.
C’est ce qui ressort de cette étude reposant sur les réponses d’environ 200 responsables de l'embauche et 750 professionnels de l'open source. Ce dernier fait dorénavant partie des plans logiciels des organisations.
Ainsi, 39 % des entreprises ayant participé à cette enquête accordent aux profils open source une augmentation de salaire plus élevé que les autres. Plus d’un tiers (38 %)a augmenté leurs primes et un quart offrent des opportunités de formation ou de certification en guise d'incitation à rester ou à venir les rejoindre.
Ce dernier critère semble déterminant, car 36 % des responsables du recrutement ont signalé des difficultés à retenir les spécialistes de l’open source, ce qui a conduit à un plus grand nombre de postes à pourvoir : 26 % l'an dernier et seulement 21 % en 2018, soit une augmentation de 71 % en trois ans. La pénurie de talents dans ce domaine se creuse.
Selon le rapport, les exigences en matière de diplôme universitaire ont tendance à diminuer, mais les exigences et/ou préférences en matière de certification informatique ont tendance à augmenter.
Pour la première fois, les compétences « natives dans le cloud » (telles que la gestion de Kubernetes) sont plus demandées que les compétences Linux traditionnelles.
En théorie, n'importe quel système d'exploitation traditionnel pourrait devenir la base d'une pile « cloud-native », mais en pratique, Linux est la composante essentielle.
Le DevOps est également devenu la norme, plutôt que l'exception. L'enquête a révélé que 88 % de tous les professionnels de l'open source utilisent aujourd'hui les principes DevOps, contre 44 % il y a seulement trois ans.
Une majorité de professionnels (88 %) déclare utiliser les pratiques DevOps dans leur travail, contre 75 % l'an dernier et 58 % en 2018. L'augmentation de plus de 50 % de l'utilisation de DevOps en trois ans indique que l'industrie continue de passer des cycles de publication trimestriels au déploiement continu.
L’usage de l’Open source dans les entreprises a bénéficié de l’accélération de la transformation. Mais le déficit de compétences va continuer à se creuser à moins que davantage de professionnels ne soient formés pour gérer un déploiement dans le cloud.