Le développeur citoyen c’est vous, moi, toutes les personnes, et nous serons de plus en plus nombreuses, qui peuvent développer une application dans l’entreprise, mais en dehors de la DSI.
Une étude de Filemaker Inc., qui a interrogé plusieurs centaines de développeurs citoyens, permet de dresser un portrait de ces derniers : ce sont des personnes de l'entreprise qui créent ou sont impliquées dans la création d’applications personnalisées, mais qui ne sont ni des professionnels de l’informatique, ni des développeurs d’applications à plein temps.
Qui sont les développeurs citoyens ?
Le développeur citoyen profite de la consumérisation de l’informatique pour accéder et disposer d’outils tant en terminaux (ordinateur, tablette, smartphone) que de développement, mais aussi de plus en plus de services dans le cloud. Ils éprouvent le besoin de disposer d’applications qui répondent à leurs besoins. Mais plutôt que de développer sur une feuille de calcul ou une base de données, ils choisissent de construire une application. Ce que les plateformes dans le cloud permettent même sans beaucoup pratiquer de code.
Le développeur citoyen, attentif aux besoins du business, aiderait donc à réduire le déficit dans la demande d’applications, et surtout à en tirer des bénéfices :
- 82% - indiquent qu’ils ont réduit des tâches inefficaces ;
- 71% - qu’ils ont augmenté la productivité de l’équipe ;
- 60% - qu’ils ont aidé à réduire la saisie des données.
Les développeurs citoyens veulent :
- 83% - créer une meilleure façon de travailler ;
- 63% - être plus productifs ;
- 42% - aider les autres.
Pourquoi développer soi-même des applications ?
La demande des applications dans l’entreprise est forte. Estimé à 150 milliards de dollars en 2015, le marché devrait croître de 7,6% par an jusqu’en 2024. Cependant, face à cette forte demande, en partie emmenée par les applications mobiles, la DSI peine souvent à suivre et affiche des arriérés qui peuvent aller de plusieurs mois à plus d’un an. Les développeurs citoyens interrogés ont pour 71% d’entre eux indiqué qu’ils ont développé leur première application en moins de 3 mois !
C’est souvent l’argument avancé pour expliquer le phénomène. Ce n’est cependant pas la meilleure des réponses. En effet, on ne devient pas développeur comme cela. D’ailleurs, la majorité des développeurs citoyens n’ont reçu aucune formation formelle en informatique ou en génie logiciel. Par contre, tous répondent à un profil volontaire, les mots qui les décrivent le plus souvent sont « résolution de problème » (l’expression revient une fois sur deux), « créatif », « travailleur », « organisé » et « leader ». Et à 34% ce sont des cadres dirigeants.
Mais le plus important semble être l’impact, positif, du développement citoyen sur la carrière de ces personnes :
- 48% - satisfaction accrue au travail ;
- 42% - augmenter la confiance ;
- 29% - reconnaissance au sein de l'organisation :
- 29% - disposer de plus de temps pour travailler dans des domaines qui les intéressent ;
- 26% - motivation accrue au travail.
Le développeur citoyen et l’innovation
C’est probablement la plus belle conclusion que l’on peut donner à cet article sur les développeurs citoyens, avec une vision plus prospective : plus que d’accélérer la livraison d’applications ou d’augmenter la productivité, ils pourraient bien devenir un chaudron de l’innovation interne. A la condition de les reconnaître…
Image d’entête 513544018 @ iStock Lightcome