Selon un nouveau rapport de McKinsey & Partners, le marché de l'informatique pourrait atteindre 1 000 milliards de dollars d'ici 2035. Les entreprises des secteurs les plus susceptibles de profiter de ces nouvelles capacités devraient donc mettre en place dès maintenant une stratégie pour tirer le meilleur parti des possibilités futures.
Les performances de l’informatique quantique donnent le tournis. Grâce à l’ordinateur quantique D-Wave 2X, la Nasa et Google seraient parvenus à atteindre des vitesses de calcul 100 millions de fois plus rapides que les ordinateurs classiques.
Mais ils ne remplaceront pas nos PC de bureau conçus pour des usages domestiques ou professionnels (bureautique, messagerie…). Par contre, ils seront capables de résoudre des problèmes nécessitant une fantastique puissance de calcul.
Selon un nouveau rapport de McKinsey & Partners, en partenariat avec le salon Viva Technology, cette technologie aura une valeur marchande mondiale de 1 000 milliards de dollars d'ici 2035.
Répartition des cas d'utilisation de l'informatique quantique
Et l’informatique quantique pourrait être très utile aujourd’hui : « Si nous avions ces capacités, nous pourrions faire face à l'épidémie de Covid-19 de manière plus efficace. L'informatique quantique permet de développer des vaccins et des médicaments plusieurs dizaines de fois plus vite qu'avec les techniques. Il faut espérer que la technologie sera prête d'ici la prochaine crise sanitaire », indique Alexandre Ménard, directeur associé principal chez McKinsey.
L'informatique quantique pourrait profiter à quatre grands domaines d'application :
- La simulation quantique ;
- L'optimisation des problèmes multivariés ;
- La factorisation des nombres premiers ;
- L'apprentissage des machines quantiques.
Selon ce cabinet d’analystes, les premiers secteurs à en bénéficier seront la finance, la logistique et la fabrication avancée. Cela conduira à la production d'une gamme de machines suffisamment puissantes pour aider à la création de nouvelles molécules dans les industries chimique, pharmaceutique et des sciences des matériaux.
Confidentialité des données
L'apprentissage par machine quantique viendra plus tard. McKinsey y voit, entre autres, un moyen d'accélérer la formation des systèmes de conduite autonomes. Enfin, la factorisation de très grands nombres premiers, qui permettra de « casser » les algorithmes de cryptage actuels, ne sera pas possible, au mieux, avant la toute fin de la décennie.
Néanmoins, les gouvernements et les entreprises doivent commencer à réfléchir dès maintenant à la manière dont ils assureront la sécurité de leurs données une fois que l'informatique quantique sera une réalité.
C’est la conclusion du récent rapport publié par la RAND Corporation et intitulé « Securing Communications in the Quantum Computing Age : Managing the Risks to Encryption ».
« L'avènement des ordinateurs quantiques présente un risque rétroactif : les informations qui sont transmises aujourd'hui de manière sécurisée peuvent être récupérées par des personnes malveillantes (ou des États) dès aujourd’hui afin d'être déchiffrées et révélées plus tard, une fois que les machines quantiques seront disponibles à plus grande échelle », prévient Evan Peet, co-auteur du rapport et économiste à la RAND Corporation.
Les recherches suggèrent que l'utilisation d'ordinateurs quantiques ou pseudo-quantiques pour résoudre les problèmes d'optimisation commencera entre 2022 et 2026. L'adoption de ces fonctionnalités pourrait alors se faire très rapidement, les analystes suggérant qu'il pourrait y avoir entre 2 000 et 5 000 ordinateurs quantiques dans le monde d'ici 2030.
Un certain nombre d'entités joueront un rôle essentiel pour compléter la chaîne de valeur de l'informatique quantique qui devra être mise en place dès aujourd'hui. Il s'agit notamment des fournisseurs de technologies de refroidissement ou des matériaux nécessaires à la fabrication de ces dispositifs.
Un soutien sera également nécessaire pour l'élaboration d'une stratégie commerciale en matière d'informatique quantique, dans laquelle les consultants joueront également un rôle important.
Source: McKinsey & Partners