L’information ne vous aura pas échappée, avec AT&T qui s'est emparé de Time Warner, le mois d’octobre aura été un record sur les M&A américaines. En revanche, les dernières opérations géantes révélées ce 31 octobre cachent une tendance plus pragmatique, l'accélération de la réduction des coûts.
A elle seule, l’acquisition de Time Warner par AT&T aurait suffit à faire d’octobre un mois exceptionnel en matière de M&A (‘Merger and Acquisition’, fusion/acquisition) aux Etats-Unis. Mais ce lundi 31 octobre a été l’objet de deux nouveaux accords de M&A qui rendent ce mois d’octobre 2016 encore plus exceptionnel :
- GE a fusionné sa division pétrole et gaz avec Baker Hughes ;
- CenturyLink a acquis Level 3 Communications pour 34 milliards de dollars.
Réduire les coûts
Ces deux accords sont en revanche stratégiquement différents de l’acquisition de Time Warner par AT&T, destinée à étendre l’empire de l’opérateur télécoms dans les médias. En effet, il ne s’agit pas ici d’une croissance externe de conquête, mais d’opérations destinées à réduire les coûts. D’ailleurs, les protagonistes ne s’en cachent pas !
Tous quatre ont très clairement annoncé la couleur :
- GE et Baker Hughes entendent produire 1,6 milliard de dollars d’économies annuelles en 2020 ;
- CenturyLink et Level 3 Communications souhaitent abaisser leurs dépenses annuelles de 975 millions de dollars.
Qui sont les gagnants ?
Les premiers gagnants dans cette affaires n’en sont pas les protagonistes, ce sont les opérateurs de Wall Street, les banques comme Morgan Stanley qui ont accompagné ces projets de M&A. Dans la première opération, ils sont 14 – 8 banques et 6 cabinets juridiques –, et dans la seconde seule Morgan Stanley a mené l’opération, à se partager un pactole de 210 millions d’honoraires engagés sur les deux accords.
Mais les vrais gagnants, les premiers visés par les réductions de coûts, sont les actionnaires des groupes qui fusionnent. Maintenir la voilure du business mais réduire les coûts dans le même temps, ce sont des dividendes assurés pour les possesseurs du capital de ces entreprises. C’est là que les deux accords révélés ce lundi sont emblématique d’une autre réalité économique, autrement moins sexy qu’une acquisition de startup par un grand groupe…
Quant aux salariés des groupes acquis ou fusionnés, ils n’attendront certain pas longtemps avant d’apprendre à quelle sauce ils seront mangés, et certainement rejetés pour certains d’entre eux. Car le bonheur des uns fait… Vous connaissez la chanson !
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