Même si l’enquête de Telehouse concerne les responsables du SI au Royaume-Uni, elle peut être pondérée et extrapolée à la France. Noter qu’avec une inflation qui dépasse les 11% sur un an et une augmentation sans précédent des coûts énergétiques, la situation dans les Iles britanniques est pire que dans l’hexagone.
Premier enseignement, l’impact de la crise énergétique pèse sur l’activité des entreprises et par conséquent, sur les budgets du SI. Près de trois-quarts des entreprises estiment que ces dépenses vont continuer à s’accroitre. Plus précisément, 81 % des PME et ETI le pensent mais seule une moitié des grandes entreprises anticipe une augmentation du budget IT.
Une proportion écrasante des organisations de travail, soit 86%, ont modifié leur stratégie commerciale pour s’adapter aux contraintes économiques et climatiques. L’IT et Telecoms, la finance et l’industrie sont les premiers secteurs concernés. La plupart des entreprises, soit 94% ont externalisé leurs activités IT ou envisagent de le faire.
Les menaces climatiques se précisent. En moyenne, les arrêts de service dus aux fortes températures ont été de 10 heures pour 39% des organisations en 2022 au Royaume-Uni.
Développement durable et crise de l’énergie
Les termes « développement durable » sont un oxymore qui appartient au discours des communicants. Rester sur le même rythme de croissance que par le passé est incompatible avec une réduction réelle de l’empreinte carbone. A ce jour, plus d'un tiers des organisations (34 %) n'ont pas progressé dans la réalisation de leurs objectifs de réduction des GES (Gaz à effet de serre) ou ne les ont pas encore définis. Le recours au cloud est certes un moyen de réduire les investissements en interne mais il déporte l’émission des GES sur les prestataires de services cloud.Selon l’étude de Telehouse, seule une entreprise sur cinq est sensibilisée aux objectifs de réduction des GES pour le Scope 3, à savoir le périmètre qui comprend la chaîne d'approvisionnement et toute autre émission qui n'est pas associée à l'entreprise elle-même. Cela situe le chemin qu’il reste à parcourir pour prendre des mesures efficaces de lutte contre le réchauffement climatique.
Les priorités réelles des entreprises
L’étude de Telehouse montre clairement que les mesures de réduction des GES ne sont pas en tête des préoccupations des responsables, à l’heure où les coûts énergétiques s’envolent, même si on note une baisse des prix de gros du gaz et de l’électricité sur les marchés européens. En tête des priorités des DSI, figure sans surprise la sécurité, pour 34% d’entre eux, suivi par la qualité des réseaux et des connexions (28%). Les consommations d’énergie et le refroidissement des équipements informatiques ne viennent qu’en dernier (13%) suivi par l’attention portée aux énergies renouvelables (25%).L'inflation élevée, la pénurie de talents et les volumes croissants de données à gérer sont les défis actuels et à venir auxquels qui s’imposent aux entreprises.