Une étude d’EY-Parthenon souligne que l’industrie reste prudente pour intégrer à plus large échelle des composants IA dans des processus, produits ou services. Seuls 10 à 15 % ont réussi à industrialiser des solutions à base d'IA dans leur entreprise.

Mandaté par le Secrétariat général pour l'investissement, EY-Parthenon a mené une étude de marché de l'IA de confiance dans 7 secteurs industriels en Europe, Amérique du Nord et Asie-Pacifique, permettant d'évaluer et de qualifier les marchés et les cas d'usage principaux qui nécessitent un apport de confiance maximal avant d'être déployés dans des environnements industriels.

Des enjeux majeurs pour la France comme le montre un rapport de la DGE (Direction générale des entreprises) de 2019.

Trois points clés ressortent de cette étude d’EY-Parthenon :

  • Au niveau mondial, seuls 10 à 15 % des entreprises ont réussi à industrialiser des solutions à base d'IA dans leur entreprise et 30 à 40 % se limitent à des expérimentations.
  • Le marché de l'IA de confiance estimé à 52 milliards d'euros sur plusieurs secteurs étudiés (Automobile, ferroviaire, aéronautique, Énergie & Ressources, Banque, Assurance, Pharmaceutique).
  • Il y a un besoin croissant chez les industriels de solutions de confiance ouvrant la voie à un marché de certification ou de validation des systèmes d'IA.

Cette étude d’EY-Parthenon constate surtout un déploiement hétérogène et encore prudent de l'Intelligence artificielle dans l'industrie. En moyenne, les industriels (tous secteurs confondus) investissent entre 0,4 % et 1 % de leur chiffre d'affaires dans des projets impliquant de l'Intelligence artificielle.

Arrivent en tête les acteurs des Technologies, de la Banque, de la Santé / Sciences de la vie et de l'industrie de la mobilité. Mais l’industrie reste prudente pour intégrer à plus large échelle des composants IA dans des processus, produits ou services industriels.

Seuls 10 à 15 % des entreprises ont réussi à industrialiser des solutions à base d'IA dans leur entreprise. 30 à 40 % se limitent à des expérimentations sur des périmètres ou processus limités. Le Top 3 des secteurs qui investissent dans l'IA est le suivant :

  • L'automobile
  • L'Industrie pharmaceutique
  • L’énergie et les réseaux

Dès lors, les budgets IA (incluant les frais de personnels) apparaissent hétérogènes selon les secteurs industriels. Si dans l'automobile ou l'industrie pharmaceutique, les principaux acteurs du secteur dépensent ou investissent entre 0,8 et 0,9 % de leur chiffre d'affaires dans des projets d'IA, ce ratio apparaît plus faible dans l'assurance ou le ferroviaire où les taux oscillent entre 0,5 et 0,7 % des revenus. À l’inverse, le secteur bancaire, pionnier en la matière, s'illustre avec près de 1 % du chiffre d'affaires des acteurs dédiés à l'IA.

Ces dépenses s'inscrivent dans un contexte de forte progression des dépenses liées à l'Intelligence artificielle, estimées à plus de 230 milliards d'euros en 2020 au niveau mondial (hors charges internes de personnels) et dont la croissance atteindrait + 18 % par an pour atteindre plus de 450 milliards d'euros en 2024, portée par l'adoption progressive de l'IA dans l'industrie.

L'appel des entreprises pour un cadre normatif illustre la nécessité de cartographier les cas d'usage de l'IA « à risques » dans l'industrie, de définir des modes de développement, de déploiement et de maintien en condition, responsables permettant de maximiser et de garantir un niveau de confiance suffisant pour déployer de manière saine et raisonnée des composants d'IA.

L'étude démontre le poids des investissements relatifs à des cas d'usage d'IA jugés critiques et nécessitant un fort niveau de confiance préalable à tout déploiement.

Neuf secteurs industriels jugés prioritaires ont été étudiés : Aéronautique, Assurance, Automobile, Banque, Électricité et Réseaux, ferroviaire, Minerais et Métaux, Pétrole et Gaz, Pharmaceutique.

« L'écosystème de l'IA déjà fortement atomisé poursuit donc son développement et rend centrale la notion de confiance pour accompagner ces opportunités de marché. Le segment des solutions IA (applications, systèmes et plateformes de développement), représentant 85 % du marché, tire la croissance, accompagné d'un besoin chez les industriels en infrastructures (espaces de stockage, serveurs, puissance de calcul) ainsi qu'en accompagnement pour déployer et auditer leurs systèmes à base d'Intelligence artificielle. Cela permet d'ouvrir la voie à un marché de certification ou de validation des systèmes à base d'IA digne de confiance », commente Guéric Jaquet, associé EY-Parthenon.