Membre de la Cloud Native Computing Foundation (CNCF) et l’un des cinq principaux fournisseurs, Canonical, créateur d'Ubuntu, a publié une étude sur l’usage de Kubernetes. Bilan : personne ne maîtrise la technique !

Avant de présenter plus en détail les résultats de son étude sur Kubernetes, Canonical a interrogé des professionnels sur l’usage du multicloud et de l’hybride. Force est de constater qu’ils sont bien ancrés dans la stratégie des entreprises.

Plus de 83 % des personnes interrogées ont en effet indiqué qu'elles utilisaient une solution hybride ou multicloud. Rien qu'au cours de l'année dernière, le pourcentage de professionnels n'utilisant ni l’un ni l’autre est passé de 22,4 % à 16,4 %.

Pour faire quoi ? Selon cette étude, chaque environnement est utilisé pour les seules choses pour lesquelles il doit être utilisé.

Attaquons maintenant la grosse partie de cette étude consacrée à Kubernetes. Canonical constate que la taille et le nombre de clusters dépendent de multiples facteurs, de la taille de l'entreprise aux exigences de sécurité en passant par la familiarité avec les meilleures pratiques de déploiement.

Il s'agit d'un indicateur intéressant de la manière dont une entreprise envisage ses plateformes. Par rapport à l'année dernière, Canonical a constaté une augmentation de 2,2 % des répondants qui gèrent plus de 500 machines et un nombre constant de clusters de production Kubernetes.

À la question de savoir où exécuter les applications, 14 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles exécutaient tout sur Kubernetes, plus de 20 % sur du bare métal et des VM, et plus de 29 % sur une combinaison de bare métal, de VM et de Kubernetes.

Cette répartition montre comment la flexibilité de Kubernetes permet aux organisations d'exécuter le même type de charges de travail presque partout, depuis un ordinateur portable en passant par des machines virtuelles d'un fournisseur de cloud jusqu'à un rack de serveurs en bare metal.

En fait, l'exécution de Kubernetes devenant plus accessible, « les organisations adopteraient davantage Kubernetes sur bare métal nu si elles savaient que c'était possible », estime Canonical.

Mais la sécurité reste la préoccupation de tous. Ce n'est pas une surprise : 38 % des personnes interrogées suggèrent que la sécurité est la considération la plus importante, que ce soit pour l'exploitation de Kubernetes, la création d'images de conteneurs ou la définition d'une stratégie de périphérie.

Mais cette pratique n'est pas aussi ancrée qu'on pourrait le penser, selon Canonical. Dans de nombreux cas, cette pratique n'a lieu qu'au sein de la petite équipe de mainteneurs Kubernetes de chaque organisation.

La preuve, seulement 13,5 % des personnes ont déclaré avoir « maîtrisé » la sécurité dans l'espace cloud native, il est clair que les organisations ont une certaine marge de progression lorsqu'il s'agit d'adopter et de gérer correctement Kubernetes en production !

Enfin, Canonical a demandé s'ils feraient confiance à une solution construite par un expert, plus de 50 % de nos répondants ont répondu par l'affirmative. C'est logique si l'on considère que le manque de compétences est un problème majeur pour les organisations.

Cependant, la provenance et l'accessibilité des outils d’administration doivent être abordées pour atténuer les principales préoccupations des organisations qui adoptent les nouvelles technologies, et en particulier les solutions opensource.

À mesure que l'automatisation des opérations se développe, il devient de plus en plus important de trouver un endroit sûr pour se procurer les outils nécessaires. D’où l'idée d'un « App Store », un service proposé depuis longtemps par Ubuntu notamment, et de proposer des appliances de logiciels prêts à l’emploi !

Au final, malgré les obstacles, l'adoption de Kubernetes ne cesse de croître. À condition de ne pas délaisser l’essentiel : améliorer la maintenance, la surveillance et l'automatisation et moderniser l'infrastructure.