Selon une étude de l'UE, les logiciels libres vont stimuler l'économie européenne et accroître son autonomie numérique. Une plus forte contribution à ces logiciels pourrait augmenter de 0,4 % à 0,6 % le PIB, soit environ 100 milliards d’euros.

La Commission européenne vient de publier une étude sur l’impact des logiciels libres (OSS, Open Source Software) et du matériel libre (OSH, Open Source Hardware) sur l’économie européenne.

Rédigé par Fraunhofer ISI et OpenForum Europe, cet imposant rapport de 390 pages) estime un rapport coûts-bénéfices supérieur à 1:4 et prédit qu’une augmentation de 10 % des contributions aux logiciels libres créerait annuellement 0,4 % à 0,6 % de PIB, soit environ 100 milliards d’euros.

Cette étude promet d’importantes opportunités de croissance pour l’économie numérique de l’Union, dont la création de plus de 600 start-ups technologiques. De nombreuses entreprises ont déployé des solutions open source dans le cadre de leur projet de transformation numérique.

Des études de cas révèlent qu’en privilégiant les logiciels libres, le secteur public pourrait réduire le coût total de possession, éviter un effet de dépendance à l’égard des fournisseurs et accroître ainsi son autonomie numérique.

Pour y parvenir, l’UE devrait s’engager activement dans une transition vers plus d’ouverture dans sa culture politique et d’investissement. Ce rapport recommande notamment à l’UE:

  • De mener une politique industrielle dédiée à l’open source et de l’inclure dans ses principaux cadres politiques, tels que le pacte vert pour l'Europe et la stratégie industrielle européenne, ainsi que dans les politiques relatives aux PME
  • De mettre en place un réseau européen d’unités administratives dédiées à l’accélération de l’utilisation des logiciels libres et des technologies ouvertes (OSPOs ou « Missions logiciels libres »)
  • De fournir un financement substantiel aux mécanismes de support, ainsi qu'aux projets open source, par exemple par le biais du programme de R&D Horizon Europe
  • D'améliorer l'inclusion des logiciels libres dans les marchés publics
  • De promouvoir l'autonomie numérique et la souveraineté technologique via l'Open Source.

Le CNLL, Union des Entreprises du Logiciel Libre et du Numérique Ouvert, se « réjouit de la publication de ce rapport qui confirme les principales observations et recommandations qu’il a présentées récemment, notamment dans le cadre des missions parlementaires sur l’open data et le logiciel libre dans l’administration (rapport Bothorel) et sur la souveraineté numérique (rapport Latombe) ».

« Le numérique libre représente indéniablement un atout majeur pour l'Europe dans sa quête de la souveraineté numérique, malheureusement encore trop souvent ignoré des autorités nationales et européennes, car son tissu économique est principalement composé de PME », constate Stefane Fermigier, co-président du CNLL, qui a participé en tant qu'expert à la réalisation de l'étude.

Pour récolter ces bénéfices, l’étude souligne la nécessité d’un profond changement de culture et d’investissements importants dans les technologies ouvertes.