Le « Rapport 2025 sur les tendances de la fraude bancaire numérique en France » de BioCatch décrit comment les organisations criminelles en France et dans le monde entier escroquent les victimes en les enrôlant comme mules, que ces groupes utilisent ensuite pour blanchir le produit par une série d’autres
actions illicites.


Le crime organisé industrialise les escroqueries pour en faire une source substantielle de revenus. C’est le constat qui ressort du rapport de BioCatch, spécialisé dans la détection de la fraude numérique et la prévention de la criminalité financière alimentée par l’intelligence comportementale. Si l’on en croit son état des lieux de la fraude bancaire en France, les Français ont perdu environ 4,5 milliards d’euros à cause de la fraude en 2023 (l’année avec les données disponibles les plus récentes).

43 % de toutes les fraudes bancaires en ligne dans le pays proviennent d’arnaques de faux conseillers bancaires. La perte moyenne des escroqueries représente près de 29 000 €, pouvant aller jusqu’à 69 000 € pour les arnaques à l’investissement. Si 57 % des Français disent avoir reçu des messages frauduleux et que 13 % reconnaissent avoir déjà été victimes d’une escroquerie, chez les moins de 35 ans, ces chiffres passent à 72 % — et 16 % en sont victimes “, déclare Tom Peacock, directeur Global Fraud Intelligence
chez BioCatch.

Les arnaques à l’investissement ont triplé

On serait tenté de stéréotyper les personnes âgées comme les cibles les plus vulnérables pour les escrocs ; en France, les données montrent que les jeunes reçoivent plus de tentatives d’escroquerie et en sont plus souvent victimes que les personnes appartenant à des générations plus âgées. Le rapport fait également état d’une recrudescence de la criminalité organisée en France, notamment du trafic de stupéfiants, de la traite des êtres humains et de la cybercriminalité (en hausse de 40 % au cours des quatre
dernières années).

En France, les arnaques à l’investissement ont triplé au cours des trois dernières années, et plus de 3 % des citoyens français — soit environ 2 millions de personnes — admettent avoir perdu de l’argent à cause de ce type d’escroquerie. Les criminels blanchissent presque toujours le produit de leurs escroqueries par l’intermédiaire de comptes mules. Pour lutter contre ces groupes criminels, l’identification et la fermeture de ces comptes sont donc essentielles.

L’authentification forte du client (SCA) fonctionne puisque les taux de fraude diminuent sur les canaux à distance, la fraude sur les appareils mobiles ayant chuté de 68 % depuis l’introduction du SCA en septembre 2019. Enfin, les virements instantanés sont en hausse de 46 % en France, mais les taux de fraude sur ce type de paiement continuent de baisser. BioCatch ne reconnaît pas encore la mise en œuvre de ce règlement comme une préoccupation majeure pour les banques françaises.

Les données de BioCatch montrent que six mois après avoir été victimes d’une escroquerie, certaines victimes se connectent encore à leurs comptes bancaires en ligne deux fois plus souvent qu’avant d’avoir perdu de l’argent, ce qui suggère des sentiments d’anxiété, de méfiance et de peur.