Outre les violations de données et autres impacts, les cyberattaques visent aussi les systèmes de sécurité telles les caméras ou le contrôle d’accès pour s’infiltrer. Mais la pénurie d’experts dans ce domaine charnière est un frein pour une bonne défense numérique.

Genetec, acteur canadien des solutions de sécurité physique a publié un rapport international portant sur 5.700 responsables dans ce domaine. En 2025, selon cette enquête, 72 % des partenaires du secteur rencontrent des difficultés de recrutement.
Et 44 % des entreprises constatent des retards dans leurs projets à cause de la pénurie
de talents.

Les caméras de sécurité, les capteurs de l’IoT et autres systèmes de détection d'intrusion sont régulièrement visés par les groupes de pirates, un prélude à une intrusion via un ransomware et autres malwares. En bref, une intrusion via les équipements physiques peut permettre l'accès à des données sensibles, ce qui exige une approche intégrée et globale de la sécurité numérique. Et des politiques de sécurité communes.

En Europe, la tendance est au remplacement des systèmes obsolètes, avec une forte demande pour la détection d’intrusion. Au niveau mondial, cette décision n’apparait qu’au quatrième rang.

Plus de la moitié des utilisateurs finaux ne souhaitent pas stocker les vidéos sur le cloud

Quelque 55 % des utilisateurs finaux en Europe déclarent qu’ils ne stockeraient aucune vidéo dans le cloud en 2025. Un chiffre nettement supérieur à la moyenne mondiale, soit un tiers des répondants.

En 2024, 38 % des utilisateurs finaux affirment que plus d’un quart de leur environnement de sécurité physique est hébergé dans le cloud ou dans un environnement hybride, soit une baisse de 6 % par rapport à 2023. À noter, selon une étude de Gartner, 35 % en moyenne des dépenses dans le cloud ne sont pas optimisées, avec des niveaux de perte qui vont de 15 % à 55 %. C’est considérable.

Les systèmes de détection des intrusions se répandent en Europe avec 55 % contre 33 % en moyenne à l’échelle mondiale. Dans le graphique figurent les données les plus courantes collectées auprès d’autres systèmes et utilisées dans les SOC

L’IA sollicitée pour automatiser la détection d’intrusion

L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les systèmes de sécurité physique n’est pas surprenante. Les réponses au rapport de Genetec montrent cependant une maturité perfectible dans sa maîtrise. Ainsi, 27 % des utilisateurs finaux répondent qu’ils ne savent pas comment déployer l’IA pour en tirer de la valeur. Ce score est sans doute sous-évalué pour diverses raisons.

D’autre part, les trois quarts des utilisateurs finaux expriment leur inquiétude quant à la conception et à la mise en œuvre de l’IA, notamment en ce qui concerne les recommandations en matière d’utilisation responsable et d’éthique.

Enfin, près de la moitié (soit 48 %) des distributeurs indiquent que les utilisateurs finaux sont préoccupés par les fournisseurs qui ne suivent pas les recommandations en matière d’IA responsable. L’intrication entre la cybersécurité et la sécurité physique prend une importance croissante. Ainsi, en 2024, 47 % des professionnels de l’IT ont mis l’accent sur le déploiement d’outils de cybersécurité, contre 27 % des professionnels de la sécurité et de la sûreté.