Les techniques de fraude les plus courantes, la falsification de documents, le piratage de comptes et l'ingénierie sociale ont un impact financier notable. Les faux documents d’identité sont souvent contrôlés par des procédures internes ou tierces. En revanche, les attaques par piratage de comptes et ingénierie sociale ciblent directement le client et restent les plus préoccupantes.
La dernière étude de Signicat montre que les organisations ont de fortes marges de progression pour mesurer et signaler la fraude. Elles doivent repenser leurs modèles de fraude en conséquence, car les IA créent des messages, SMS, et deepfakes de plus en plus crédibles. Le rapport s'appuie sur une enquête menée auprès de 900 responsables en matière de fraude au Danemark, Finlande, France, d'Allemagne, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède et Royaume-Uni.
Face à l’augmentation des tentatives de fraude réussies, un suivi cohérent des tentatives de fraude à l’identité s’impose. Le graphique ci-dessous montre qu’environ la moitié des entités interrogées tracent les tentatives de duperie et mesurent l’impact des fraudes dans les secteurs de la banque, des paiements en ligne, de l’assurance, du jeu et de l’automobile.
Les entreprises estiment que 19 % de toutes les transactions sont frauduleuses
Ce taux de fraude peut sembler excessif et doit être corroboré par d’autres études, mais il montre l’importance de la fraude à l’identité. Le sentiment d'impuissance domine pour 59 % des entreprises déclarant que les tentatives de fraude à l’identité ont augmenté par rapport à l'année précédente. Concrètement, cela représente 22 % du chiffre d'affaires annuel qui serait impacté par la fraude. Comment détecter une fraude si aucun indicateur sur ses conséquences n’est mis en place ? Selon Signicat, 47 % des entreprises ne font pas de contrôle interne sur la fraude de manière cohérente et 55 % ne mesurent pas l'impact de la fraude sur leur activité.Comme toutes les technologies, l’IA est duale. Elle est au service des pirates et des fraudeurs, mais elle permet aussi à 90 % des organisations de l’utiliser pour se défendre et anticiper les menaces émergentes.
Les deepfakes sont en expansion de 4,7 %
À ce jour, 71 % des entreprises déclarent que la plupart des fraudes à l'identité par deepfakes dont elles sont victimes sont associées à l’IA. En effet, les deepfakes recourent à l'intelligence artificielle pour créer ou modifier des vidéos, images ou fichiers audio. Encore anecdotiques il y a quelques années, ils sont en nette progression depuis la montée en puissance des IA génératives fin 2022. D’après Signicat, les chiffres annuels de 2022 à 2024 montrent une augmentation marquée des fraudes liées aux deepfakes, confirmant qu'il s'agit d’un enjeu de plus en plus prégnant.Quelque 79 % des répondants à l’étude disent que lorsqu'elles bloquent une tactique, les fraudeurs la contournent aussitôt. C'est une bataille sans fin qui demande une adaptation constante.
