Lors de la dixième édition de sa conférence annuelle VeeamON, Veeam a affirmé son ambition de devenir la plateforme de référence en matière de résilience des données. À travers une série d’annonces structurantes, l’éditeur met en avant une stratégie d’ouverture, d’automatisation et d’intégration de l’intelligence artificielle, dans un contexte de montée en puissance des menaces cyber et de complexification des infrastructures.

  En ouverture de la conférence, le PDG de Veeam, Anand Eswaran, a rappelé la nouvelle réalité numérique à laquelle font face les entreprises : explosion des volumes de données, multiplication des points d’accès, complexité accrue des environnements multicloud et intensification des attaques par rançongiciel. « Le monde tourne avec les données. Et si vos données ne sont pas disponibles, tout s’arrête », a-t-il martelé devant un parterre de partenaires, clients et analystes. Selon le dernier rapport « Ransomware Trends 2024 » publié par l’éditeur, 75 % des organisations ont subi au moins une attaque en douze mois, dont 96 % ont visé directement les dépôts de sauvegarde. Plus alarmant encore, 76 % de ces attaques ont réussi à compromettre les données protégées.  

Une plateforme recentrée sur cinq piliers de résilience

  Dans de telles conditions, Veeam structure désormais son approche autour de cinq piliers : la sauvegarde, la sécurité, la reprise, la liberté et l’intelligence des données. Ce cadre conceptuel soutient la refonte progressive de sa plateforme, qui intègre désormais des fonctionnalités d’analyse comportementale, d’immuabilité, de restauration orchestrée et de gouvernance automatisée. L’ensemble s’incarne dans l’évolution de Veeam Data Cloud, qui devient une plateforme de services gérés couvrant Microsoft 365, Azure, Salesforce et désormais Microsoft Entra ID (ex-Azure AD).

  L’éditeur revendique déjà la protection de 20 millions d’utilisateurs de Microsoft 365 et vise, en partenariat avec Microsoft, le cap des 100 millions dans les prochains mois. Ce rapprochement stratégique entre les deux entreprises se traduit à la fois par des travaux communs d’ingénierie autour de Copilot et par des actions commerciales conjointes sur le segment des grands comptes comme des PME.

  Au-delà de l’élargissement de sa couverture fonctionnelle, Veeam mise sur l’intelligence artificielle pour renforcer à la fois la détection des menaces et la valorisation des données protégées. Le moteur de détection de maliciels en ligne, basé sur un modèle d’apprentissage automatique, est désormais capable d’identifier des comportements de chiffrement anormaux dès la phase de sauvegarde. Cette capacité est complétée par l’intégration de la technologie de réponse à incident de Coveware, récemment acquise, qui permet une investigation rapide, une évaluation des vecteurs d’attaque et une simulation de restauration sécurisée.  

Une stratégie intégrant cybersécurité et continuité d’activité

  Pour Veeam, l’enjeu n’est pas seulement d’accélérer la reprise, mais de garantir une restauration propre, sans réinfection, même dans des contextes de crise aiguë. L’approche se veut proactive et intégrée, avec des partenariats stratégiques renforcés, notamment avec Palo Alto et CrowdStrike, pour permettre aux entreprises de combiner sauvegarde et cybersécurité de manière intégrée.

  Par ailleurs, Veeam propose désormais une nouvelle appliance logicielle basée sur Linux, livrée sous forme d’image ISO durcie, conforme aux recommandations DISA STIG. Cette solution, pensée pour les environnements sensibles ou contraints, permet un déploiement rapide et sécurisé de l’architecture de sauvegarde, tout en respectant les principes du Zero Trust. Ce mouvement vers des appliances logicielles sécurisées s’accompagne d’un effort de simplification, notamment à travers l’introduction de Veeam Vault, un espace de stockage immuable hébergé dans Azure, conçu pour offrir une application opérationnelle de la règle des « 3-2-1-1-0 » (trois copies, deux types de supports, une copie hors site, une copie isolée, zéro erreur de restauration).

  La dimension intelligence des données constitue une autre évolution majeure. Avec Veeam AI Copilot, l’éditeur permet aux utilisateurs d’interroger leurs données protégées via des requêtes en langage naturel, d’extraire des éléments spécifiques à des fins d’analyse ou de conformité, et d’enrichir leurs agents conversationnels avec du contexte métier hérité des sauvegardes. Cette fonctionnalité repose sur le protocole MCP (Model Context Protocol), développé avec Anthropic, qui autorise l’accès contrôlé et sécurisé aux données de l’entreprise pour les modèles d’IA, sans compromettre la souveraineté ni la confidentialité.  

Une architecture bientôt 100 % Linux

  Enfin, Veeam continue d’étendre la couverture de sa plateforme à de nouveaux environnements. Le support natif de Proxmox VE et d’Oracle Linux Virtualization Manager s’ajoute à une longue liste d’hyperviseurs déjà compatibles. La version 8 du module de sauvegarde Microsoft 365 multiplie par quinze la performance sur les environnements à grande échelle grâce à un nouveau mécanisme de proxy pooling. De nouvelles charges de travail sont également prises en charge, dont MongoDB et Microsoft Entra ID, avec archivage des logs de connexion et restauration différentielle. L’éditeur prévoit aussi la sortie prochaine de Veeam Backup & Replication v13, première version à reposer nativement sur Linux, afin de répondre aux exigences des grandes entreprises en matière de sécurité et de portabilité.

  Avec plus de 1,5 milliard de dollars de revenus récurrents annuels, plus de 550 000 clients et 34 000 partenaires dans le monde, Veeam confirme son positionnement sur un marché férocement concurrentiel. Il dessine une vision renouvelée du rôle des données dans les entreprises : non plus seulement un actif à protéger, mais une ressource intelligente, exploitable et souveraine.