Cette nouvelle avancée technologique s’accompagne cependant d’une double problématique. Sommes-nous capables de fournir à l’IAG les ressources techniques et physiques nécessaires à son développement ? Comment pérenniser et sécuriser l’activité des entreprises dans ce nouveau contexte numérique ?
Les données de l’IAG : un défi technique d’envergure
Si l’IA s’impose comme l’un des éléments de réponse au déficit démographique européen en se positionnant comme une vraie force de travail, elle représente aussi un véritable challenge technique.Sur le seul point de l’énergie, selon l’Agence internationale de l’énergie, la consommation d’électricité de l’IA, au travers des data centers, pourrait ainsi doubler d’ici 2026, ce qui représenterait deux fois la consommation électrique de la France.
Le développement de l’IAG, en tant que technologie autonome, va accentuer le besoin en puissance de calcul et stockage de données. Cela implique des serveurs intégrant des technologies adaptées aux besoins de l’IA, des infrastructures capables d’accueillir l’ensemble de ces nouvelles ressources matérielles, des logiciels sécurisés, de nouvelles architectures logicielles, et des ressources réseaux pour le transfert et le stockage des données.
Or, la configuration matérielle actuelle des processeurs et systèmes d’information pourrait rapidement atteindre sa capacité limite et ainsi freiner le développement de l’IA. Une situation critique qu’il convient d’anticiper dès aujourd’hui…
Une solution envisageable : la décentralisation vers des modèles hybrides ?
Les systèmes actuels de consommation d’énergie informatique sont majoritairement centralisés. Avec la montée en puissance de l’IAG, ils pourraient ne plus suffire pour assurer son développement dans de bonnes conditions. Nous pourrions ainsi voir émerger un modèle hybride combinant des sources de puissance informatique centralisées et décentralisées.Sur le principe de la blockchain, les données et processeurs nécessaires à l’entraînement et à l’utilisation des algorithmes puiseraient leur puissance de calcul dans des serveurs centralisés tout en utilisant la puissance combinée de tout un réseau de machines et ordinateurs.
Cela n’est pas sans conséquence pour les différents acteurs économiques, institutionnels ou politiques, qui pourraient avoir à adapter – voire à revoir entièrement – la stratégie de leur système d’information.
Identifier la bonne solution technologique : un avantage concurrentiel de premier plan
Dans ce nouvel écosystème avec une courbe d’externalisation croissante, les organisations vont donc chercher des solutions automatisées, efficaces et financièrement abordables. Deux paramètres vont devenir déterminants dans le choix d’une infrastructure.Le premier point concerne l’efficacité de la solution dans la gestion de l’architecture. Comment ? En ayant recours à des services IAOps, c’est-à-dire des solutions conçues pour automatiser les opérations informatiques grâce aux algorithmes d’intelligence artificielle (automatisation, réduction des coûts, prédiction et anticipation, identification des dysfonctionnements et des vulnérabilités, etc.).
Parallèlement, avec l’augmentation des attaques, la cybersécurité devient un critère crucial. Dans le paysage technologique actuel, en constante et rapide évolution, s’appuyer sur des fournisseurs qui donnent priorité à la sécurité et s’adaptent en permanence à l’évolution des menaces est essentiel.
En matière d’infrastructure informatique, l’histoire a déjà démontré que chaque retard de mise en œuvre des changements structuraux et stratégiques pouvait avoir des conséquences désastreuses. L’intelligence artificielle va vite, le marché doit s’adapter à son rythme… Il est de la responsabilité des entreprises de prendre dès aujourd’hui la mesure des enjeux, et de mettre en place des conditions informatiques qui préservent à la fois la sécurité et le développement de leur activité.
Par Elias Asbrede, enterprise architect and product owner AI chez T-Systems International