L’étude publiée y a quelques semaines donne le ton : 64 % des entreprises perçoivent une croissance dans leur besoin en ressources multicloud pour les 2 prochaines années. Tous les rapports édités récemment pointent dans la même direction : le multicloud est une lame de fond. Cette architecture, si elle offre de nombreux avantages fonctionnels et stratégiques, reste un véritable défi pour les DSI.

Créer une architecture réseau associée solide, sécurisée et peu onéreuse est complexe. Chaque cloud dispose de configurations différentes et de modèle de connexions spécifiques. L’enjeu est de naviguer entre ces spécificités. Faut-il privilégier l’internet public ou privé ? Quelles routes prendre et quels opérateurs engager dans la construction de son réseau ?  

L’ère du reverse engineering

Le problème des entreprises est que les systèmes multicloud sont par définition complexes. Ces architectures ont été construites organiquement par adjonctions successives de configurations pour répondre à l’utilisation de services et de besoins spécifiques.

Jusqu’à récemment, très peu d’entreprises disposaient d’une planification intégrale de leur architecture cloud. Le défi actuel des responsables réseau est de simplifier et de rationaliser ces configurations hétérogènes. Nous entrons dans une ère de reverse engineering. Les configurations réseau sont réorganisées pour être simplifiées.  

Des configurations hétérogènes et donc onéreuses

Si une entreprise dispose de données hébergées sur différents clouds, elle doit à terme faire que ces data soient reliées entre elles afin de pouvoir être pleinement exploitées. La solution la plus commune pour coordonnerces clouds est de les relier au point unique de l’entreprise.

L’infrastructure réseau de la société joue alors le rôle de pont. La conséquence de cette architecture est que les organisations doivent démultiplier les connexions directes. Ce qui signifie effectuer l’acquisition de ces connexions, mais également assurer leur gestion. Un double pain point de coûts et de temps pour les DSI et les équipes réseau.  

Internet privé versus internet public, l’enjeu de la QOS

L’enjeu central des configurations cloud repose également sur la nature des connexions déployées. Soit, les entreprises recourent à un internet public, ce qui n’est valable que pour des données non critiques dans la mesure où l’on n’est assuré de contrôler comment et de quelle manière sont transférées les données. Soit les organisations déploient des connexions privées, c’est ici que les choses se compliquent.

L’utilisation de connexions privées implique d’effectuer une gestion minutieuse des opérateurs locaux impliqués dans la construction du réseau. Soit l’entreprise contracte en direct avec les opérateurs locaux, ce qui engage un suivi manuel, complexe et chronophage des différents contrats, soit l’entreprise recourt aux services de fournisseurs proposant un agrégat de connexions privées.

Dans cette dernière configuration, les risques liés à la qualité de services sont élevés dans la mesure où le client final ne dispose pas de visibilité sur la qualité et la sécurité des connexions locales déployées. De plus rien ne garantit l’entreprise que les liens utilisés seront exploités exclusivement par la société. Il est en effet courant que des opérateurs revendent plusieurs fois le même lien privé à différentes organisations.  

L’automatisation, une première étape pour réduire cette complexité

Depuis plusieurs années des solutions ont émergé pour simplifier la gestion de ces clouds. Les technologies mesh sont à ce titre notables. Cette technologie permet de relier en un point unique une topologie de réseaux hétérogènes en attribuant une configuration unique qui est déployée sur toutes les connexions réseau à partir d’un outil unique permettant de gérer plusieurs connexions.

L’automatisation des configurations réseau est le Graal pour régler la complexité des configurations multiclouds. Quelle que soit la solution déployée, IAOps ou autre, les entreprises ne vont pas avoir le choix d’entrer dans ces configurations automatisées.

Par Richard Parker, Assistant Vice-Président, Partenariats Technologiques, chez Console Connect France