Longtemps présenté comme le vecteur incontournable de la transformation numérique, le cloud public n’est plus l’unique horizon des directions informatiques. Avec l’essor de l’intelligence artificielle et la nécessité de maîtriser coûts et risques, un nombre croissant d’entreprises rééquilibrent désormais leurs architectures en faveur du cloud privé. Ce mouvement n’a rien d’un retour en arrière : il incarne une volonté affirmée de souveraineté numérique, portée par des acteurs comme Atos, fer de lance d’une vision européenne du cloud.
Le grand virage des entreprises vers le cloud privé
Le cloud public a longtemps incarné la promesse d’une mise en service rapide, d’une élasticité quasi illimitée et d’une puissance de calcul à la demande. Mais à mesure que les usages se stabilisent et que les projets d’IA deviennent plus concrets, cette flexibilité révèle aussi ses limites.
Une enquête de Prove AI menée auprès de 1 000 dirigeants montre que 67 % d’entre eux prévoient de rapatrier une partie de leurs données liées à l’IA hors du cloud public dans les neuf prochains mois. Les principales raisons invoquées : une meilleure maîtrise des dépenses, une protection accrue des données sensibles et une intégration plus fluide avec les systèmes internes.
Greg Whalen, directeur technique de Prove AI, résume ce raisonnement : « Pour des workloads d’IA permanents, il revient souvent moins cher d’acquérir quelques GPU ou d’en déployer chez un fournisseur de cloud privé. » Une fois les charges stabilisées, les infrastructures privées offrent en effet une prévisibilité et une rentabilité difficiles à obtenir avec la facturation à l’usage du cloud public.
Les chiffres confirment cette tendance. Selon une étude commandée par GTT Communications, la part d’organisations dépensant plus de 10 millions de dollars pour des solutions de cloud privé est passée de 36 % en 2023 à 54 % en 2025. Le cloud public continue de croître, mais à un rythme plus mesuré. Le modèle hybride — combinant environnements privés et services publics — devient la norme, notamment pour les applications d’IA et la gestion des données critiques.
Vers des stratégies cloud plus mûres et plus sélectives
Ce rééquilibrage ne signe pas la fin du cloud public, mais marque l’avènement de stratégies plus réfléchies. « Nous sortons de l’ère du tout cloud public pour entrer dans celle des choix technologiques éclairés », observe Danilo Kirschner, directeur général du cabinet de conseil Zoi North America.
Les DSI adoptent désormais une approche plus granulaire : cloud privé pour les applications stratégiques et sensibles, cloud public pour l’expérimentation ou les besoins ponctuels de montée en charge. Ce partage des rôles offre une meilleure visibilité budgétaire et une adéquation technique optimisée.
En France, le rapport Private Cloud Outlook 2025 de Broadcom illustre bien ce basculement : 62 % des décideurs envisagent de rapatrier certaines charges vers des infrastructures privées. Ils sont 92 % à juger le cloud privé mieux adapté aux exigences réglementaires, 88 % à saluer sa transparence financière, et 93 % à pointer le gaspillage dans leurs dépenses de cloud public.
Cette quête de stabilité et de maîtrise traduit une volonté d’allier performance, sécurité et durabilité. Deux obstacles subsistent toutefois : les organisations encore trop cloisonnées (37 %) et le manque de compétences internes (31 %). D’où l’émergence de « platform teams » chargées de fédérer les expertises techniques et métiers autour d’une gouvernance cloud unifiée.
Le cloud souverain, moteur de l’autonomie européenne
Cette recherche d’autonomie s’exprime également à travers le développement du cloud souverain, conçu pour maintenir sous juridiction européenne les informations et technologies critiques. L’objectif : bâtir un écosystème cloud capable de rivaliser avec les hyperscalers américains et chinois.
L’Union européenne avance ses pions avec des initiatives telles que GAIA-X ou le PIIEC Cloud, qui promeuvent interopérabilité, transparence et sécurité à l’échelle continentale. Le défi consiste à garantir non seulement la protection des données, mais aussi la maîtrise des technologies, des opérateurs et des infrastructures d’hébergement.
Une souveraineté totale reste difficile à atteindre, mais l’Europe peut préserver sa capacité de décision grâce à des cadres de certification solides, comme l’EUCS au niveau européen ou le label français SecNumCloud, désormais référence en matière de confiance numérique.
En France, la circulaire Borne de 2021 a donné un nouvel élan à cette ambition en établissant la doctrine du « cloud au centre » de l’État. Elle encourage administrations, collectivités et organismes publics à migrer vers des infrastructures cloud conjuguant agilité, efficience et souveraineté. Le marché français du cloud souverain à destination du secteur public pourrait ainsi approcher les 500 millions d’euros cette année.
Atos, catalyseur du cloud privé européen
Dans ce contexte, Atos se positionne comme un acteur clé. Le groupe accompagne les clients publics et privés dans la mise en œuvre de solutions de cloud privé localisées en Europe, conformes aux standards les plus exigeants en matière de sécurité et de conformité.
Mais son engagement va au-delà de la technologie : Atos contribue activement à la construction d’une souveraineté numérique européenne, en soutenant la transformation digitale de nombreux secteurs. Le groupe exploite 64 data centers dans le monde en continu et ses 12 000 spécialistes du cloud et de l’infrastructure interviennent auprès de 1000 clients depuis plus de 10 ans.
Atos a été reconnu par Information Service Group (ISG) comme leader des services de cloud privé et hybride en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Il se distingue par la qualité de ses services managés — automatisation, virtualisation et supervision centralisée des infrastructures.
Le groupe figure également depuis le printemps 2025 parmi les premiers partenaires Microsoft accrédités « Private Cloud Solution Partner », gage de sa capacité à déployer des solutions sécurisées reposant sur Azure Arc et Windows Server.
Alors que les États redéfinissent les contours de leur indépendance numérique, le cloud privé s’impose comme l’un des piliers d’un avenir technologique plus souverain, durable et maîtrisé. Une ambition que des acteurs européens de premier plan, à commencer par Atos, contribuent déjà à concrétiser.






















