Le cloud hybride, c'est la capacité d'étendre un cloud privé - reposant généralement sur une infrastructure propriété de l'entreprise, on parle alors de on-premise – vers un cloud public, reposant sur un datacenter partagé et multi-tenant. L'objectif esrt de permettre à l'entreprise de dimensionner son datacenter au plus près de ses besoins courants, et de faire appel au cloud public pour assimiler les pics de charge et les activités extra-production.
Si l'approche hybride sourit aux DSI, sa mise en application se révèle complexe. D'abord parce que même si le discours des acteurs du marché est à l'ouverture, allant parfois jusqu'à l'open source, les technologies de cloud computing restent fermées. C'est à dire que pour passer d'un cloud à l'autre, les technologies et protocoles doivent être identiques. On passe d'un cloud VMware à un cloud VMware avec des technologies VMware, et peu de solutions permettent de s'éloigner de cette ligne.
La seconde difficulté provient de la localisation de la donnée, donc du datacenter. Basculer d'un cloud privé sur un cloud public (Amazon ou Windows Azure par exemple), c'est presque à coup sûr des données parfois stratégiques qui se retrouvent sur un datacenter localisé aux Etats-Unis. Pas forcément sur le datacenter de premier niveau, qui généralement pour l'Europe est situé en Irlande ou en Grande-Bretagne, mais certainement pour le datacenter de redondance et de SLA, ce qu'oublient de signaler ces opérateurs.
L'annonce de VMware vCloud Hybrid Service est double : l'éditeur étend son offre de cloud hybride vers son cloud public à l'Europe, avec l'ouverture d'un datacenter situé à Slough, en Grande-Bretagne, et permet la migration des machines virtuelles et des données via son infrastructure logicielle vSphere. L'éditeur propose donc une infrastructure IaaS hybride destinée au continent européen.
Les limites de l'offre
Cette offre affiche deux problématiques. La première est que s'il s'agit d'un cloud hybride qui étend le datacenter de l'entreprise avec une approche intégrée, c'est bien une infrastructure VMware vers VMware, ou plus précisément vSphere vers vSphere, ce qui limite l'un des avantages de l'hybridation, à savoir l'ouverture vers des cloud concurrentiels. Vu le coût des solutions VMware, la question peut se faire sensible.
La seconde est probablement plus controversée : malgré l'affirmation par VMware que les services aux clients basés en Europe sont conformes aux exigences de l’Union Européenne et du Royaume-Uni en matière de contrôle des données, la Grande-Bretagne n'est pas la meilleure des référence en matière d'indépendance vis-à-vis des autorités américaines...
On regardera donc l'offre de VMware avec intérêt, ne serait-ce que pour la réalisation d'un cloud hybride dans les règles d'un art nouveau imposées par le numéro un mondial de la virtualisation. Mais l'on restera prudent quant à la réalité d'une offre qui demeure fortement anglo-saxonne.