Les DSI s’attendent à une hausse de 29 % du coût de leurs applications mainframe au cours des 18 prochains mois. C'est ce qui ressort d'une étude Vanson Bourne pour Micro Focus, éditeur de solutions de gestion, de test et de modernisation d'applications d'entreprise.
L'étude a le mérite de poser le problème de la longévité du mainframe et de ses applications, et de la modernisation de ces dernières dont beaucoup frisent ou affichent leur obsolescence. Une situation qui, de l'avis des DSI interrogés, ne fait qu'empirer, avec une augmentation de la dette informatique - coût induit par les développements et la maintenance nécessaires afin d’actualiser les applications de l’entreprise - de 9 % des montants dus au cours des 5 prochaines années.
Vers une augmentation des difficultés
Le problème ne risque pas de se réduire dans les prochaines années. Le mainframe à la vie dure, selon les DSI les applications vont continuer d'exister durant les dix prochaines années, voire au delà pour 1/3 (32%) des entreprises. Pourtant la justification de ces dépenses de maintenance est de plus en plus difficile.
L'autre problématique que rencontrent les DSI est celle de la pénurie des compétences sur le mainframe. 84 % des DSI qui ont répondu à l'étude font le constat qu'il leur est de plus en plus difficile de trouver des collaborateurs capables de développer sur des applications mainframe. De plus, 14 % des personnels en place dédiés à ces applications prendront leur retraite au cours des 5 prochaines années...
Former sur les langages
Ce phénomène, les 3/4 (73%) des DSI en attribuent la responsabilité à l'enseignement supérieur qui ne ferait pas l'effort d'orienter les étudiants vers les langages de programmation du mainframe, et aux pouvoirs publics qui n'ont pas pris la mesure des besoins. Ils reprochent en particulier l'absence de formation aux langages type Cobol et PL/I dans les cursus des écoles. Cobol ne figure que dans le programme de 27 % des universités !
Mobilité et cloud
Deux tendances dominent dans les démarches de modernisation des applications pour mainframe : la disponibilité des applications dans le cloud, qui devrait passer de 35 % actuellement à 42 % dans deux ans ; et l'adaptation des applications aux terminaux mobiles, qui passera de 33 % à 39 %.
Mais, et le bémol est de taille, la majorité (82 %) des 590 DSI et responsables informatiques interrogés dans neuf pays estime pour le cloud comme pour la mobilité le développement des applications est difficile. La cause principale serait l'inadaptation du mainframe à ces nouvelles technologies.
En tout cas, même s'il ressort de nombreux points d'insatisfaction sur le mainframe qui seront sources de difficultés dans les années à venir, il faudra continuer de faire avec dans les 10 à 20 prochaines années. Le casse-tête n'est pas prêt de se résorber !