L'éditeur entend continuer de simplifier les usages de ses applications et leur accès dans le cloud, et cela toujours avec en toile de fond sa plateforme temps réel HANA.

Le géant allemand des logiciels de gestion ne change pas de ligne directrice : SAP maintient sa double stratégie de simplification des applications et de leurs usages, et d'adoption du Cloud Computing, telle qu'annoncée lors du dernier Sapphire par le CEO Bill McDermott.

C'est ce qui ressort de SAP TechEd, qui s'est déroulée en Allemagne. Sauf que dans le discours des dirigeants du groupe se profile en permanence la plateforme in memory HANA en support des applications comme du cloud. Au point que depuis quelques temps on se demande si SAP est un éditeur de logiciels ou un designer d'infrastructure ?

HANA en toile fond

Certes, HANA est une plateforme qui mérite toute notre attention, puisqu'en favorisant l'exécution des applications en mémoire elle les accélère et permet de tendre vers le Graal de nombreuses entreprises, le temps réel. On comprend donc l'attention que porte SAP à HANA, avec des évolutions technologiques bienvenues qui prennent place dans le Service Pack 9, comme le multitenant (colocation des ressources), le placement dynamique des données (avec l'intégration de Hadoop et une contribution à OpenStack) ou la gestion des données et fonctions d’ETL.

Avec sa plateforme, SAP mise clairement sur le temps réel pour faire la différence, même dans le cloud. A l'image de SAP Cloud for Planning, une solution de planning financier qui se différencie de ses concurrents par le temps réel, et qui permet à SAP de passer devant Oracle... Mais la majorité des clients SAP est-elle prète à payer plus cher pour aller plus vite, ert surtout en a-t-elle besoin ?

Simplification...

Faisons preuve de réalisme, si la plateforme HANA est séduisante par ses performances, les clients de SAP attendent en priorité de l'éditeur des évolutions significatives sur ses solutions de gestion. Et cela, SAP semblait l'avoir placé quelque peu au second plan, tout du moins dans son discours qui accordait une 'trop' large place à HANA.

Lors de SAP Teched, l'éditeur a continué de céder à ses démons, mais a quand même dénié offrir une large place à ses produits traditionnels. C'est d'autant plus le bienvenu que les clients affichent une réelle attente après les annonces de simplification. Celle-ci est réelle, mais pas toujours visible. L'éditeur revoit son code, en particulier il a mis fin à l'hémorragie des tables dans sa base de données en réécrivant une partie de son code. Plus visible, l'interface Fiori commence à se généraliser.

Ainsi après sFinancial, la gestion finance de SAP, la refonte des applications métiers de l'éditeur devrait concerner RH, Supply Chain et Logistic, Manufacturing, CRM, et même l’ERP Business Suite dans une gamme s-Innovations, le 's' pour 'simple' évidemment, avec en projet un produit nommé sERP disponible dans le cloud début 2015.

...et cloud

Cette simplification a par ailleurs un autre but, rendre les applications SAP plus accessibles dans le cloud. Pour cela, l'éditeur s'est également doté d'une plateforme qui associe HANA et le cloud : HANA Cloud Platform (HCP). Concurrente directe du PaaS Force.com de Salesforce.com, mais avec l'avantage de s'exécuter au dessus de la couche in-memory HANA, SAP entend en faire une plateforme d'hébergement des projets de développement d'applications HANA à destination de son écosystème.

Pour cela, SAP se veut agressif. Il mise sur la géolocalisation des applications, le support de Java et Javascript, et prochainement de Microsoft .NET. L'éditeur a même rendu open source UI5, son outil de création d'interfaces en HTML5 et Javascript. Notons également que HCP supportera la technologie des containers Linux Docker.

Il n'est pas certain cependant que l'écosystème partenaire de SAP apprécie de voir des clients migrer de leurs plateformes vers le cloud de SAP...