Les tendances mondiales actuelles entraînent une augmentation significative de la demande de micropuces. Dans l’écosystème mondial complexe des semi-conducteurs, L’Europe a pris du retard dans la fabrication des semi-conducteurs
L’Europe est à la traine. A propos des semi-conducteurs, la capacité européenne dans la production mondiale est passée de 24 % en 2000 à 8 % aujourd’hui. Or, l’industrie mondiale des semi-conducteurs devrait doubler pour atteindre un chiffre d’affaires annuel d’environ 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de cette année, souligne ASML.
L’industrie des semi-conducteurs est en effet en pleine croissance, un marché boosté par le recours massif au cloud, à la 5G (même si pour l’instant les déploiements sont minimes), les applications d’intelligence artificielle, les véhicules autonomes, la réalité virtuelle et augmentée…
Avec le déploiement continu de l’internet des objets, le nombre de dispositifs connectés devrait passer de 40 milliards aujourd’hui à 350 milliards d’ici la fin de la décennie. Pour ASML, cette croissance aura « un impact profond sur les besoins en matière de calcul et de stockage des données dans les data center ».
Pour le leader européen, qui vient de publier un document intitulé « EU Chips Act : position paper », si aucune mesure n’est prise, la capacité européenne tombera sous la barre des 4 %, ce qui la rendra pratiquement insignifiante à l’échelle mondiale.
L’Europe abrite pourtant des champions industriels dans les segments de marché de l’automobile, de l’électronique industrielle et des infrastructures sans fil. Pour éviter ce scénario « catastrophe », d’importants investissements publics et privés sont nécessaires.
L’ASML accueille donc favorablement et soutient fermement la proposition de la Commission européenne pour un « Acte européen sur les puces », dont l’ambition est de plus que doubler la part de l’Europe dans la capacité de production mondiale de semi-conducteurs.
« L’Europe a besoin d’une feuille de route à long terme pour l’innovation dans le domaine des semi-conducteurs afin de guider les décisions d’investissement. Pour définir cette roadmap, l’alliance européenne des semi-conducteurs doit rassembler les fabricants de semi-conducteurs, leurs clients sur les principaux marchés finaux, les principaux fournisseurs d’équipements et de matériaux, les organismes de recherche et de technologie et les décideurs politiques », insiste ASML.
« Pour faire passer sa part à 20 %,l’investissement total européen devra être d’environ264 milliards de dollars », prévient ASML qui considère que le financement public est « nécessaire pour atténuer (partiellement) les risques de “sommet non rentable”,ce qui permettra de réaliser les investissements importants requis dans usines de semi-conducteurs matures et avancées en Europe ».