Dans le cadre de la réforme des retraites, les entreprises vont devoir mettre en œuvre, à partir du 1er janvier 2015, le dispositif complexe du 'compte pénibilité'.
Celui-ci consiste à gratifier les salariés exposés à des métiers pénibles de points qui ouvrent dans un premier temps (les 20 premiers points) droit à formation, afin d'évoluer vers des métiers moins pénibles, dans une seconde étape à l'accès à des emplois à temps partiel payé temps plein ou à avancer jusqu'à 2 ans le départ à la retraite. Chaque trimestre d’exposition à un facteur de pénibilité donne droit à un point, doublé si le salarié est exposé à plusieurs facteurs, avec un maximum de 100 points, soit 25 ans de carrière.
Une mise en place complexe
La difficulté pour la mise en place du 'compte pénibilité' est multiple. Il nécessite tout d'abord de prendre en compte les facteurs de pénibilité : tâches répétitives, manutention de charges lourdes, postures pénibles, agents chimiques dangereux, exposition au bruit ou à des températures extrêmes, travail de nuit, etc. Le législateur en a défini dix. Il s'agit d'un premier niveau d'expertise.
Le second niveau concerne la mesure de l'exposition aux risques professionnels. Les entreprises de la chimie, par exemple, appliquent depuis longtemps le suivi d'exposition aux risques liés aux produits chimiques, aux rayons ionisants et non-ionisants, et aux matériaux toxiques, comme prévu par le code du travail. Mais c'est une pratique qui n'est pas courante au delà de cette industrie.
Le troisième niveau d'expertise va consister à analyser l'activité - temps passé, nombre de répétition d’un geste, poids remué, température, etc. - rapportée à chaque risque, chaque unité de travail et chaque salarié. Autant dire un travail de fourmis doublé d'un travail de titan.
Les IT en appui
La mise en application du 'compte pénibilité' ne peut aujourd'hui s'envisager sans l'apport des technologies logicielles. Elle va en effet associer la gestion des hommes et la gestion de production. D'où la nécessité de mettre en place des ponts entre les différents systèmes d'information. Sans oublier l'archivage des données, puisque le législateur a prévu une conservation sur le long terme de l'historique des informations sur les risques, 50 ans pour la chimie, 20 ans pour le reste.
Autant dire un vrai chantier auquel l'entreprise doit s'atteler dès aujourd'hui pour espérer être prêt au 1er janvier 2015.