Mauvaise nouvelle, nous sommes de plus en plus nombreux à procrastiner. Bonne nouvelle, la procrastination peut avoir du bon.
Nous sommes aujourd'hui 26 % à reconnaître que nous sommes des procrastinateurs chroniques. En 30 ans, ce chiffre a quintuplé – il était de 5 % en 1978 - marquant une tendance majeure dans nos comportements à reporter ce que nous avons à faire.
Une des définitions de la procrastination consiste à reporter des activités planifiées ou programmées, soit pour les réaliser au dernier moment, soit plus généralement, et c'est là que le phénomène se révèle parfois dramatique, au profit d'activités de moindre importance.
Le phénomène serait désormais accentué moins par l'évolution du travail, et de l'intérêt que nous lui portons, que par les nouvelles technologies IT, les smartphones, les réseaux sociaux, la télévision envahissante, distrayante, et embarquée, qui nous poussent à nous détourner de nos tâches. Des études réalisées dans les lycées et universités américains ont ainsi démontré qu'entre 85 % et 95 % des étudiants afficheraient des états de procrastination...
Pourtant, de bonnes nouvelles peuvent également être associées à la procrastination, qui peut avoir des effets positifs. Nous en avons relevés 5 :
1 – S'investir dans des choses qui nous intéressent
Le report d'obligations est un indicateur de vie, qui permet en particulier de découvrir ce qui nous intéresse et nous apporte du bonheur. Les musiciens et les écrivains, par exemple, se détournent d'activités peu valorisantes à leurs yeux pour consacrer plus de temps à la composition ou à l'écriture.
2 – Construire des relations
Lorsque procrastiner se conjugue en sorties entre amis ou distractions entre collègues, nous construisons des relations dont certaines comptent.
3 – S'ouvrir aux idées nouvelles
La procrastination s'exerce de plus en plus par des parcours de découverte sur les canaux Internet et sociaux. Une démarche qui permet d'élargir les horizons, de rechercher des idées nouvelles, de découvrir des modes de pensée, d'enrichir l'individu, de le rendre plus intéressant, et souvent meilleur.
4 – Terminer les petites tâches
Procrastiner se traduit souvent par de grands projets repoussés au profits de petites actions. Or celles-ci sont également présentes le long du chemin, peut-être de peu de valeur, mais qui ajoutées les unes aux autres représentent aussi de grandes choses. Elles imposent un effort pour éviter de terminer un travail plus difficile, ce qui ne signifie pas quelles ne sont pas efficaces.
5 – Etre plus efficaces
Justement, pour faire suite à la conclusion du point précédant, même lorsque l'on se consacre à repousser un projet, le cerveau ne marque pas de pause et continue de travailler sur ce dernier. C'est ainsi que chez beaucoup d'individus travailler au dernier moment se révèle plus efficace, car le projet a fait l'objet d'une profonde réflexion, pas toujours consciente, mais qui avec l'arrivée de l'échéance ne permet plus de tergiverser. Ce qui parfois n'est pas plus mal.
Il ne s'agit pas ici de faire l'éloge de la procrastination, mais de reconnaître d'une part sa réalité, et d'autre part que ses effets ne sont pas systématiquement négatifs.
Image d'entête iStock @ Rassco