Le PAC CloudIndex de décembre 2014 fait monter l'indice de maturité des organisations françaises sur leur appropriation du Cloud Computing. Mais l'augmentation de la consommation du cloud se traduit également par une ambiguïté quant à la responsabilité des projets.
Les analystes de PAC, pour leur quatrième CloudIndex semestriel, font le constat d'un bond de la consommation du cloud dans les organisations françaises interrogées. La barre d'une entreprise sur deux a été dépassée au cours du semestre écoulé. Elles étaient 29 % en juin 2014, elles sont désormais 55 %.
L'augmentation – presque doublée ! - est surprenante en soi. Rien ne la justifie dans les faits, l'actualité n'a pas été spécialement plus favorable au nuage. Et les analystes de PAC ne la justifient pas...
Progression ou prise de conscience ?
Nous mettrons cependant ce chiffre en correspondance avec la mise en place des stratégies cloud. Depuis l'origine du CloudIndex, les organisations qui ont mis en place une stratégie cloud n'ont pas dépassé 10 % de l'ensemble des répondants. Or, ce chiffre a triplé sur le CloudIndex de décembre dernier, pour atteindre 30 %.
Si l'on ajoute à cela que même si l'IaaS (Infrastructure-as-a-Service) et le PaaS (Platform-as-a-Service) progressent rapidement – leurs index passent de 10 % à 29 % pour l'IaaS et de 16 % à 46 % pour le PaaS – c'est le SaaS (Software-as-a-Service), c'est à dire la consommation directe de services, qui continue de dominer. Le SaaS est le premier type de cloud consommé pour 54 % des répondants.
Du consommateur à l'acteur de son nuage
Ce qui nous est apparu le plus significatif dans ce CloudIndex, c'est l'évolution des usages du nuage. Toujours très concentrées sur les services en mode SaaS, les organisations s'intéressent de plus en plus à l'approche innovante du cloud, en particulier pour le développement de produits ou de solutions. Une bonne motivation pour basculer dans le nuage pour 59 % des organisations.
De nouveau, il nous semble que les organisations ont pris plus conscience de la présence d'outils cloud et de leurs usages. C'est un important indice de confiance dans le Cloud Computing, qui souffre toujours de sa mauvaise image en terme de sécurité. Et peu importe si la flexibilité et la réduction des coûts demeurent les moteurs du passage au Cloud pour 2 organisations sur 3 (66%). L’amélioration du time to market figure en troisième position (60%).
La DSI dépassée…
Autres chiffres significatifs :
- 8 organisations sur 10 (80%) considèrent au moins une application SaaS comme stratégique pour leur business ;
- 1 utilisateur du PaaS sur 2 (45%) s'en sert pour développer des applications métiers.
Business et métiers, le CloudIndex nous apporte une information importante : si 30 % des organisations disposent d'une stratégie Cloud, ce n'est plus désormais la DSI qui la porte. Certes, la DSI reste majoritaire car elle est porteuse de la stratégie cloud dans 36 % des organisations, un chiffre à rapprocher des 55 % d'organisations qui consommant du cloud. Mais si l'on cumule les 21 % des métiers, les 20 % de la direction générale, les 18 % du Comex, et les 3 % des DAF, avec 62 % du pouvoir de prise de décision, la DSI est désormais largement dépassée ! Des chiffres à confirmer lors du prochain CloudIndex.
La préférence va au made in France
Fort heureusement pour la DSI, quelques chiffres se font rassurants : en attendant de leurs prestataires des services d'intégration du SaaS avec l'existant (64%), de personnalisation des applications SaaS (63%) ou encore la création d’un app store regroupant des applications SaaS intégrées entre elles (29%), les organisations ouvrent une autoroute à la DSI pour reprendre un peu de leur pouvoir perdu. A la condition d'accepter de se transformer en fournisseur de services, ce qui n'est pas garanti pour toutes les DSI !
Le dernier enseignement de l'étude est également rassurant pour l'écosystème IT français : « Le siège du fournisseur basé en France est le premier critère de choix aussi bien pour le Cloud public que pour le Cloud privé », nous apprend PAC. Rassurant pour le cloud à la française, ou tout du moins 'made in France', même si cela ne se traduit que par la présence d'un siège et d'un datacenter sur le territoire. Fort heureusement, nos prestataires implantés localement font également preuve d'un savoir faire reconnu. A eux de se vendre auprès d'organisations qui y seront sensibles.