Au mois de juin, David Cahn, un associé de Sequoia Partners, le fonds d’investissement technologique historique de la Silicon Valley, évaluait à 600 milliards de dollars le montant des revenus pour couvrir les investissements du secteur de l’IA. Un avis de référence partagé par la banque d’affaires Goldman Sachs qui s’inquiétait du montant de dépenses au regard des bénéfices qui tardent à venir.
Le cabinet conseil IDC n’a cure de ces inquiétudes et prévoit que les dépenses vont plus que doubler d'ici 2028. Une prophétie auto-réalisatrice ? Le cabinet américain a récemment publié sa dernière publication prévisionnelle, le Worldwide AI and Generative AI Spending Guide dont le point saillant mentionne que les logiciels et les services d'information, la banque et le commerce de détail devraient attribuer environ 89,6 milliards de dollars à l'IA en 2024. Soit 38 % du marché mondial. Le rapport prévisionnel d’IDC montre que l'IA générative ne représente que 19 % de l'investissement total dans les trois secteurs d’activité susnommés.
Les éditeurs des logiciels et les services d'information sont à l’avant-garde de l'intégration de l'intelligence artificielle avec des dépenses de 33 milliards de dollars en 2024. Les entreprises l’utilisent pour optimiser le cycle de développement des logiciels, réduire le nombre d’erreurs et produire des modèles prédictifs.
La promesse est d’automatiser les processus opérationnels, accroît l'efficacité et réduire les coûts avec l’argument classique qui consiste à expliquer que le personnel pourra ainsi se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée.
Des algorithmes d'IA pour améliorer la détection des fraudes et la gestion des risques
Le secteur bancaire a investi environ 31,3 milliards de dollars d'investissements dans l'IA en 2024 pour personnaliser l’expérience client via l'apprentissage automatique et l'analyse des données. L'automatisation robotique des processus (RPA) fait partie des outils pour rationaliser les opérations de back-office et réduire les coûts et les erreurs. Point intéressant, les algorithmes d'IA servent à la détection des fraudes et à la gestion des risques en analysant les schémas des transactions et le comportement des clients pour se défendre en temps réel.Dans le commerce de détail, l’intelligence artificielle permet de personnaliser les offres en fonction des préférences individuelles des clients pour les fidéliser. L'IA permet aussi d’améliorer la gestion des stocks en prédisant les modèles de demande et en réduisant les surstocks et les ruptures de stock.
Le secteur bancaire en tête des dépenses d’IA dans les régions Amériques et EMEA
Les banques sont les plus dépensières en matière d'intelligence artificielle avec 8 milliards de dollars d’investissements pour 2024. L’optimisme est de rigueur selon IDC qui annonce une croissance annuelle de 30 % pour les Amériques et de 32 % pour la zone EMEA, sur cinq ans. Dans la région Asie-Pacifique et Japon (APJ), l'industrie des logiciels et des services d'information dominent les autres secteurs pour les investissements dans l'IA, avec un marché de près de 11 milliards de dollars. Toutes régions confondues, l'agriculture et de la pêche sont les parents pauvres pour l’investissement dans ce domaine.Face à ces prédictions euphoriques, il reste encore à prouver la rentabilité de l’IA, améliorer la fiabilité des LLM et prendre à compte les gros volumes de données à traiter ainsi que les enjeux de consommation énergétique.