Alors que la transformation numérique se poursuit inexorablement, l’impératif environnemental et climatique se précise dans le secteur industriel. Et cela dans un contexte de fragilité des chaînes d’approvisionnement mondiales.

Le rapport d’Aras, acteur de solutions d’aide à la gestion de produits complexes, lance plusieurs pistes de réflexions après une enquête sur l’écosystème économique et numérique de l’industrie. Le point saillant de cette étude qui interroge plus de 400 dirigeants en Europe est la complexité croissante des défis à relever alors que l’incertitude économique pèse sur les décisions à prendre. L’oxymore « développement durable » n’est peut-être pas la formulation le plus pertinente pour qualifier les nécessaires objectifs de réduction des consommations, de réutilisation des produits ou de recyclage des matériaux. La numérisation et l’exploitation intelligente des données est un des axes à suivre mais pas le seul, pour résoudre l’équation délicate qui se pose aux industriels. Dans tous les cas, la pression s’accroit pour plus de deux tiers des répondants à l’étude d’Aras pour s’attaquer enfin à la transformation environnementale de manière cohérente. Alors que le modèle économique industriel évolue de manière irrémédiable.

« Pour neuf dirigeants sur dix interrogés dans le cadre de l'étude, il est évident que leur modèle économique va évoluer dans les prochaines années, en lien avec la digitalisation. Pour autant, le schéma industriel traditionnel repose encore avant tout sur la fabrication de produits physiques. Or, avec la généralisation du numérique et de la data, d'autres modèles opérationnels prometteurs vont se généraliser, comme notamment le fait de vendre un usage plutôt qu’un produit. », prévient Fred Weiller, Directeur Marketing Europe d’Aras.

La supply chain, talon d’Achille de l’économie mondialisée.

La pandémie mondiale du Covid-19 en 2020 a fragilisé la résilience de la supply chain (chaîne d’approvisionnement) qui présentait déjà des points de fragilité. Selon l’étude d’Aras, plus de trois quarts des entreprises sont préoccupées par cette situation. Pour y répondre, des mesures ont été prises par les organisations. Ainsi, 40 % des entreprises travaillent déjà beaucoup plus étroitement avec leurs fournisseurs et 36 % ont amélioré la performance de leurs chaînes d’approvisionnement en cas de crise, grâce à la numérisation.

Bien noter que six entreprises sur dix sont insatisfaites de la qualité de leurs données relatives aux produits, selon l’étude d’Aras. Or, la gestion du cycle de vie des produits (PLM) repose sur l’exploitation efficace des informations générées par l’activité des entreprises industrielles. Dans huit cas sur dix, les silos de données existantes dans l'entreprise n'ont pas encore pu être éliminés. Il s’agit pourtant d’un point crucial pour ouvrir les différents sources de données qui ne communiquent pas entre elles et ne sont pas centralisées.

L’importance d’un plan de gestion du cycle de vie des produits (PLM) semble essentielle. Dans l’étude d’Aras, à la question, « chaque membre de l’entreprise peut-il accéder aux données relatives aux produits dont il a besoin pour son travail ? » les réponses sont explicites, avec 37 % des entreprises qui ont mis en place un PLM répondant « oui » alors que seules 16 % des organisations qui ne l’ont pas fait font cette même réponse.



Concernant l’utilisation des données produites par tous les départements, près de la moitié des répondants qui ont mis en place un PLM (44 %) confirment cela alors que 37 % de ceux qui n’ont pas de PLM estiment qu’ils ne le font pas.