Après les vagues du .com et du web 2.0, voici venir celle de la disruption digitale, avec ses implications profondes attendues sur la structure même des entreprises. Dont nous vous révélons les 4 pilotes, selon le BCG.
Dans un document intitulé « Navigating a World of Digital Disruption », Philip Evans et Patrick Forth, du Boston Consulting Group (BCG), se sont intéressés au phénomène de la disruption digitale considérée comme la troisième et la plus conséquente vague de l'innovation numérique. Ses implications seront profondes, non seulement dans la stratégie, mais également dans les structures des entreprises et des industries.
1 > 2 > 3 vagues
La première vague d'innovation, celle de l'Internet commercial aussi appelée l'ère du .com, a modifié en profondeur comment les produits sont fabriqués et vendus, et a enrichi l'information et sa communication. La chaine de valeur a été 'déconstruite' en apportant de la valeur à ce qui prend place aux cotés du produit. Les auteurs de l'article citent l'encyclopédie Encarta que Microsoft à largement distribuée en CD afin de favoriser la vente du PC.
La seconde vague d'innovation, qualifiée de Web 2.0, s'est traduite par une évaporation massive de nombreuses activités économiques, valorisant le 'long tail' et la collaboration à une échelle toujours plus grande, et valorisant ce qui est 'petit', les très petites entreprises, les communautés d'individus autonomes, sans contrainte géographique, mais avec une approche de coût réduit, voire de prix à '0', comme l'encyclopédie Wikipedia, ou l'adoption de l'open source par IBM.
Et nous voici arrivés aux portes de la troisième vague d'innovation, celle de la transformation digitale. Après la réduction du point d'entrée apportée par le Web 2.0, cette vague devrait signer le retour du gigantisme, et de la déconstruction des apports communautaires au profit de l'hyper-scaling. Celle-ci, comme les précédentes, se construit et reprend à son profit les acquis des vagues qui l'ont précédées en s'adaptant et en profitant des possibilités offertes par les technologies.
La vague de la transformation digitale
Cela se traduit par l'explosion du volume des données, la réduction du cycle de vie des produits et services, le remplacement du matériel par le logiciel, l'accélération de la vitesse de l'innovation. Et l'application de nouvelles méthodes sur la donnée, comme l'intelligence artificielle, ou la multiplication des algorithmes. C'est également un retour du 'big is beautiful' ! Pour les auteurs, il faut s'intéresser dès aujourd'hui à l'asymptote entre le mesuré, la connectivité et la donnée, réunis dans un système unique.
Les objets sont connectés entre eux, le trafic et la communication mobile se transforment en agrégat de toutes les données, et l'ensemble s'auto-décrit et s'auto-interprète dans un environnement apparenté à un nuage. Une nouvelle échelle s'impose mais s'annonce infranchissable, le 1:1, ou encore le détail sans qu'il soit possible de le dépasser. Et chaque agent arbitraire, la personne, l'objet ou la fonction, devient part de la nouvelle carte qui se dessine devant nous. En effet, dans cette vision d'experts, la donnée devient l'infrastructure !
De cette vision hautement disruptive émergent 4 pilotes :
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Le Big Data
Dan ce monde qui évolue rapidement, et où chaque entreprise peut s'effondrer à tout moment, la ruée vers l'or se transforme en nouvelles méthodes analytiques. De nouvelles sources de données deviennent disponibles. Le temps réel remplace le traitement en batch. Et même si la logique ne change pas, les algorithmes prennent la place des solutions traditionnelles, et les cycles réduits d'expérimentation et de validation prennent la place des longues phases de test. Et chacun, décideur, ingénieur, développeur, mathématicien, se doit de parler le langage de l'autre.
Il va donc falloir consolider les bases de données, former et partager avec les partenaires, mais ne pas considérer la donnée comme une propriété. La gestion de la donnée devra reposer sur la confiance. Sans oublier de disposer d'outils et d'une infrastructure qui soutiennent cette approche. Ce qui va imposer de changer ceux et celles qui sont en place.
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La dé-construction
L'entreprise devra réorganiser son business le long de ses lignes économiques. Et pour cela revoir ses silos verticaux. En adoptant une vison transverse, les opportunités deviennent latérales... tout comme les attaques. Il faut également travaille à identifier dans la chaine de valeur ce qui est susceptible de subir une attaque latérale. L'entreprise adoptera une vision en 'stacks'. Chaque couche de ces stacks pourra tirer avantage de l'ensemble, c'est à dire des autres couches et composants dans la stack.
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L'économie de masse
La dé-construction doit amener l'entreprise à se tourner vers les communautés numériques, plus rapides et moins chers. L'infrastructure est partagée, ce qui compense la complexité des environnements déployés, mais surtout élargit la consommation des ressources et donc leur rentabilité.
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Des architectures holistiques en stacks
L'idée énoncée par les auteurs est de re-conceptualiser l'industrie en considérant les stacks, leurs API (Application Program Interfaces), et leur orchestration comme étant des écosystèmes d'opportunités. Chacun pourra tirer avantage de la curation des autres stacks, écosystèmes, et de l'expertise qu'elles renferment. De quoi favoriser également la relation avec les clients, réduire leur turn-over, et inciter chacun à ne pas rester dans sa niche.
Image d'entête iStock @ kmlmtz66