Et si le marché des serveurs était le reflet de la santé de notre économie ? Au niveau mondial, les ventes de serveur s'affichent en hausse, et l'année 2015 s'annonce meilleure encore !
C'est l'heure des bilans sur les ventes de serveurs au cours du second trimestre. Avec un chiffre d'affaires de 12,6 milliards de dollars, contre 12,3 milliards précédemment, le marché des serveurs a marqué une hausse d'un trimestre sur l'autre. Selon les analystes d'IDC, cette progression pourrait marquer la fin d'une période de stagnation qui aura duré plusieurs années.
Faut-il en conclure que l'économie mondiale se porte mieux ? La réponse est certainement positive, en particulier aux Etats-Unis et dans certains pays émergents. Mais les chiffres sont quelque peu biaisés...
L'effet Google et Facebook
En effet, le marché des serveurs suit deux tendances : les serveurs Unix, Power (IBM), Spark (Sun/Fujitsu) et mainframe affichent un déclin régulier, d'année en année ; compensé par la progression tout aussi régulière des serveurs x86 sur base massivement Intel. Le prix bas des plateformes x86 est compensé par les volumes, c'est pourquoi le marché affichait un certain équilibre.
Sauf que les ventes de serveurs x86 bénéficient de l'effet Google et Facebook, qui sont de très gros consommateurs de la platforme, qu'ils adaptent à leurs besoins avec des design de serveurs spécifiques. Au vu des volumes consommés, les Intel et autres Dell, HP etc., qui les équipent s'adaptent à leurs exigences. Or, il se trouve que ces deux consommateurs engloutissent des quantités considérables de serveurs x86. Le chiffe demeure confidentiel, mais à eux deux ils pourraient bien représenter a minima le tiers du marché !
L'attente de Grantley et de Microsoft
Quant aux prédictions optimistes des analystes d'IDC sur 2015, elles sont simples à deviner. En effet, dans le cycle de R&D d'Intel, l'année prochaine sera celle du processeur Intel Xeon Grantley, qui devrait être présentée à l'Intel Developer Forum qui se tiendra dans quelques jours. Une nouvelle génération de processeurs est toujours porteuse de mouvements, avec ses perspectives de gains de performance et de réduction de la consommation énergétique. Et bienvenue alors que les entreprises doivent penser à renouveler leurs parcs.
A ce propos, Microsoft devrait également avoir une influence sur le marché des serveurs en 2015 avec la fin du support du système d'exploitation Windows Server 2003. Plus qu'avec Windows XP, la migration des serveurs qui fonctionnent sous cet OS vieillissant mais encore très présent vers un OS plus récent est stratégique. Car si la défaillance d'un PC sous XP a peu de conséquences, la DSI ne peut se permettre de prendre des risques sur les serveurs.
Dernier phénomène qui influence positivement le marché des serveurs, l'émergence des architectures unifiées, emportée par CIsco. Un marché qui reste de niche, mais qui profite principalement aux serveurs de milieu de gamme, ceux qui font du chiffre et de la marge, ce qui n'est pas pour déplaire aux fabricants et à leurs équipementiers.
Alors, le marché des serveurs est-il un indicateur de la santé de nos économies ? Au niveau mondial certainement, même si cela reste à confirmer. Quant à la France...