La réduction de la pollution est un domaine complexe pour les autorités chinoises. Alors la ville de Pékin a confié cette mission à un mainframe.
Les Jeux Olympiques de Pékin, en 2008, se sont déroulés sous un ciel exceptionnellement bleu. Exceptionnel en effet car la ville souffre d'une pollution endémique, et les chinois qui la peuplent n'ont que rarement le loisir de contempler un tel ciel. Mais comment les autorités chinoises ont-elles pu obtenir un tel résultat ?
En fait, c'est tout simple : toutes les usines ont été 'priées' de fermer leurs portes, les constructions de s'interrompre, et la moitié des véhicules privés ont été 'invités' à rester au garage. Un programme drastique renouvelé plusieurs fois lors de manifestations comme les championnats mondiaux d'athlétisme. Des mesures efficaces, mais au coût exorbitant, et qui ne peuvent qu'être temporaires.
Et comme Pékin est également candidate pour l'organisation des JO d'Hiver de 2022, il lui faut réagir. Pas seulement pour l'organisation de grandes manifestations, mais également pour limiter le risque de mécontentement des habitants des villes pollués, les autorités chinoises craignant tout particulièrement de voir la foule se réunir pour manifester.
La chasse aux pollueurs
Pour son image à l'échelle de la planète, la Chine ambitionne également de se faire exemplaire dans la lutte contre la pollution chronique. A commencer par faire la chasse aux fraudeurs urbains, les pollueurs de l'intérieur présents dans les villes. Officiellement, Pékin et les provinces voisines disposent d'un programme de surveillance nommé AntiSmog. Mais la coordination et le contrôle pour une défense commune s'avèrent trop complexes à mettre en place, et les entreprises 'malhonnêtes' ou qui ne prennent pas la peine d'installer les équipements anti-pollution légaux prolifèrent sans être inquiétées, ou si peu...
Quant à l'omniprésence des caméras de sécurité placées par les autorités, elle n'est pas adaptée à la lutte contre la pollution, reposant essentiellement sur un processus analogique, avec une précision dans les détails qui reste rare donc inefficace. Pour inverser cela, il faudrait disposer de stations spécialisées dans la surveillance de l'environnement. Actuellement, la ville de Pékin ne disposerait que d'une quarantaine de ces stations, alors qu'il en faudrait plus de 2000 pour obtenir le résultat escompté.
Le mainframe à la rescousse
Les autorités chinoises se sont donc tournées vers les IT pour accomplir cette mission. Un programme Big Data sur mainframe, mené en particulier par IBM, s'appuie sur une armada de drones et de satellites en mode capteurs distants, ainsi que sur les messages diffusés sur les réseau sociaux. Son but est d'obtenir les profils infrarouge des entreprises avec une résolution de 1 kilomètre au carré pour, d'une part, établir des prédictions de pollution à 3 jours, et d'autre part, établir des tendances sur 10 jours. Pour le volet répressif, rien n'est indiqué...
Le programme développé par IBM n'atteindrait aujourd'hui que 75 % de la précision attendue. Il va donc falloir pousser la machine. Et le mainframe démontre ici qu'il a encore sa place. En revanche, le monde physique n'est pas parfaitement surveillé, affirment les ingénieurs d'IBM... tout du moins pas encore tiennent-ils à compléter !