L'organisation du travail va évoluer, et le travail intérimaire ou temporaire y jouera un rôle toujours plus important.

Agile, flexible, adaptable… Les expressions qui qualifient l'entreprise de demain ne manquent pas. La DSI n'y échappe pas, elle serait même en avance dans ses pratiques, non pas sur l'emploi de CDD et d'intérimaires, mais sur le recrutement temporaire de ressources qualifiées. Une pratique d'avenir !

Ce que la dernière étude du cabinet de recrutement Robert Half Management Resources vient confirmer, en revanche, c'est que malgré la reprise de l'emploi qui se profile plus ou moins à l'horizon, la pratique des contrats à durée déterminée et intérimaires va s'accentuer.

77,5 % des DRH ont déclaré qu'au cours des 5 prochaines années, la part des CDD et des intérimaires « va notablement s'accroitre (…) afin de gagner en flexibilité ». Moins d'un quart (22,5%) des DRH interrogés se sont déclarés opposés à cette vision.

Pourquoi multiplier le recours aux contrats courts ?

La réponse des DRH à cette question est très nette :

  • 42 % - Besoin de plus de flexibilité dans les RH
  • 26 % - Optimisation de la masse salariale
  • 18 % - Davantage de travail sous forme de projets
  • 06 % - Compétences indisponibles en interne
  • 05 % - Possibilité de prévoir les fluctuations économiques
  • 03 % - Support en cas de surcharge de travail

Le travail temporaire est une réponse au besoin de flexibilité de l'entreprise. Mais dans le même temps, il est souvent qualifié de « contrats précaires ». Il est donc temps de prendre en compte cette évolution pour la faire entrer dans la culture de nos entreprises, afin de mette fin à l'image dépréciée qu'elle véhicule.

Le danger du modèle 'à l'américaine'

Il ne s'agit pas pour autant de reprendre à la lettre le modèle américain, avec la multiplication des « petits boulots » non qualifiés qui répondent à des process qui alourdissent le modèle. Aux Etats-Unis, les employés sont soumis à ces contrats précaires et sous-payés, et n'hésitent pas à les cumuler afin de tenter d'approcher un salaire décent. Le travail temporaire doit pouvoir reposer sur une main d'oeuvre qualifiée et surtout motivée, ou tout du moins qui accepte la flexibilité. Ce qui n'est pas donné à tous les employés…

Au sein de la DSI, la flexibilité par l'emploi temporaire s'impose également dans le cadre de l'accès à des compétences qui manquent à l'entreprise. Une pratique devenue courante (staffing) mais qui risque également de s'étendre avec la multiplication des technologies et des plateformes qui les supportent. Cloud, Big Data, Mobilité, Internet de Objets nécessitent des compétences encore rares…

Vers de nouveaux process d'emploi 'flexible'

Toute la difficulté sera de minimiser le temps de recrutement et de qualification des candidats, sans céder sur les compétences recherchées. Et l'on peut légitimement s'interroger sur la pertinence de laisser à la DRH le soin de recruter les profils recherchés ? Cette dernière s'y acroche, puisque entre l'intégration des processus RH dans les ERP et l'automatisation des services RH, elle doit se battre pour conserver son pré-carré.

C'est peut-être un autre débat, mais la question aura de plus en plus besoin d'être posée au rythme de la multiplication attendue des emplois temporaires, qui ne devra pas céder aux attentes qualifiées des métiers comme de la DSI.