Laurent Calot, Président du directoire du CXP, dans une interview accordée en exclusivité à IT Social, revient pour nous sur l'acquisition de PAC (Pierre Audoin Consultants) et sur l'évolution de son groupe, devenu le premier cabinet européen indépendant d'analyse et de prescription dans les logiciels, l'intégration et les services informatiques.
Avec l'annonce du rapprochement avec PAC (Pierre Audoin Consultants), qui fait suite à l'acquisition de l'allemand BARC en 2011 sur les analytics et le Big Data, le CXP a donné un coup d'accélérateur qui lui permet désormais de se mesurer, certes modestement mais avec compétences, aux mastodontes américains de l'analyse que sont les Gartner, IDC ou encore Forrester.
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IT Social : Pourquoi ce rapprochement avec PAC ?
Laurent Calot : Le rapprochement entre PAC et CXP nous permet d'atteindre le positionnement de premier cabinet européen dans les logiciels et services. En moins d'une décennie, nous sommes devenus un groupe européen et nous avons multiplié notre chiffre d'affaires par quatre. Nous sommes présents dans 8 pays européens, avec 140 collaborateurs qui sont dédiés au monde du logiciel et des services. CXP est désormais le prescripteur référent, ainsi que sur les études et le conseil, en Europe continentale sur les services auprès des métiers et des directions informatiques, avec environ 1500 entreprises utilisatrices tous les ans, que nous conseillons sur des choix de solutions principalement en France et en Allemagne.
Les CXP est historiquement connu sur la prescription de solutions logicielles. Qu'est-ce qui va changer avec PAC ?
De plus en plus, du fait du cloud et des nouvelles technologies, nous nous devons de bien comprendre l'écosystème des ESN (Entreprises de Services du Numérique), les ex-SSII, et la convergence dans un environnement qui affiche de plus en plus d'enchevêtrement entrepreneurial, et où les frontières s'évaporent. Le rapprochement nous permet de nous positionner vers les acteurs du service, principalement les grands comptes et les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire). Au départ, nous conseillons sur le logiciel, aujourd'hui nous allons plus loin sur l'intégration, avec de plus en plus de solutions en mode SaaS positionnées vers les métiers. C'est là où PAC nous amène une corde à notre arc, le positionnement des ESN, avec une compétence, quasi sans aucun overlap, dans une logique de fusion et de coopétition, et d'accélération des synergies. Nous restons cependant dans un mode où l'humain reste le capital de l'entreprise, avec une logique de mariage sur les compléments de compétences.
Et qu'est-ce que cela va changer pour PAC comme pour vos clients ?
PAC va enrichir sa compétence via la connaissance du monde des utilisateurs finaux de CXP pour conseiller les ESN. Idem dans le conseil au choix des entreprises de services. Jusqu'à présent, nous étions plutôt une organisation par orbites, alors que PAC est plutôt spécialisé dans le cloud, la mobilité, les services, etc. Nous allons créer des passerelles pour apporter plus de valeur. PAC est sur la recherche et fait des data que CXP ne fait pas... Et puis, il manque un acteur européen de poids pour porter les marchés locaux !
Le marché des IT est en pleine mutation, et les frontières entre les technologies, les services, les métiers et les solutions explosent. Quelle sera la place d'un service comme le CXP dans l'éco-système IT ?
Nous sommes l'assistance à maitrise d'ouvrage, pas du tout la maitrise d'oeuvre. C'est là que nous jouons notre carte de l'indépendance. Notre position est clairement dans l'aide au choix, et c'est la vertu d'un cabinet d'analyste que d'être indépendant. Nous nous positionnons au dessus de la mêlée pour distribuer les bons points et les mauvais points. L'ADN de PAC et de CXP est identique, avec trois métiers : le recherche, le conseil et le marketing des services. Je continuerai sur cette voie en restant à l'écoute d'acquisitions qui nous renforceront sur des thèmes, ou d'acquisitions géographiques, par exemple en Suisse ou en Autriche qui sont des marchés porteurs.
