Dans un Livre blanc, les Techniques de l’ingénieur présentent un état des lieux de la robotique collaborative appliquée au monde industriel. Il fait le point sur les différentes technologies que ce terme englobe, sur le marché de la cobotique et les tendances qui lui sont associées. Résolument tournée vers l’humain, la cobotique est un changement de paradigme qui remet en question la relation entre travailleurs et machines.
Cela fait plus de 60 ans que la robotique s’est installée dans le paysage
industriel avec l’arrivée des robots Unimate. Aujourd’hui, on parle de plus en plus d’Usine 4.0 et des robots collaboratifs.
Ces « cobots » sont désormais les éléments de l’automatisation industrielle qui enregistrent la plus forte croissance. Ils sont faciles d’utilisation, peuvent travailler avec les humains sans besoin de cage de sécurité et améliorent l’environnement de travail et la productivité.
Leur rôle n’est pas de se substituer à l’homme. Il s’agit, au contraire, d’un « associé » travaillant de concert avec lui. La mise au point d’une telle machine impose ainsi de mettre l’accent sur l’interaction robot/utilisateur et de particulièrement développer l’ergonomie.
Il existe aujourd’hui plusieurs familles de technologies robotisées, avec différents degrés d’interaction homme-machine. L’interaction, caractérisée par une « comanipulation », revêt également différentes formes :
L’International Federation of Robotics (IFR), dans son étude concernant l’impact de la robotisation sur la productivité et sur l’emploi (The Impact of Robots on Productivity, Employment and Jobs), dénombrait, fin 2016, 1 828 000 robots industriels en activité de par le monde.
L’IFR prévoit que plus de 3 millions d’unités robotisées seront présentes dans les usines cette année, soit une progression annuelle de 14 % entre 2018 et 2020.
Sans surprise, l’Asie serait en tête de cette course à la robotisation avec un taux de croissance annuel moyen de 17 %
entre 2018 et 2020. La 2e place revient aux États-Unis avec un taux de 12 %, l’Europe occupant la 3e place avec un taux de 7 % par an.
Concernant les brevets déposés en cobotique entre 2017 et 2018, le constat est le même : l’Asie remporte aisément la première place avec la Chine en tête, la Corée du Sud et le Japon occupant respectivement les troisièmes et quatrièmes places.
Néanmoins, si les États-Unis viennent en seconde position, l’Europe est tout de même bien placée : la France occupe la cinquième place des dépôts de brevet, suivie par la Russie l’Allemagne et l’Italie.
Les objectifs liés à l’utilisation de systèmes robotisés collaboratifs sont multiples et la robotique collaborative est un formidable outil de la transformation des entreprises qu’elle soit technologique, numérique ou culturelle.
L’arrivée de la robotique collaborative nécessite de nouveaux outils numériques impliquant l’ensemble des fonctions de l’entreprise. Bureau d’études, méthodes, régleurs, opérateurs, maintenance, tous ces postes sont impactés, ce qui contribue à transformer la culture de l’entreprise.
Par ailleurs, l’aspect collaboratif de la robotique est un facteur d’acceptation des robots, trop souvent considérés comme des concurrents sur le marché du travail.
Ce Livre blanc se termine par l’évocation du futur de la cobotique. Pour son auteur (Arnaud MOIGN, ingénieur), c’est, sans conteste, la recherche. « Si l’on regarde les chiffres concernant le nombre de publications scientifiques en relation avec les mots-clefs « mobile robot, cognitive robotic », ou encore « human-robot collaboration », on se rend compte que ces thématiques ont le vent en poupe : entre 2017 et 2018, le nombre de publications qui évoquent ces sujets (parfois de manière lointaine) a plus que
doublé ».
Les Danois espèrent bien prendre de l’avance dans ce domaine. Le plus grand hub (32 000 m² ) au monde dédié à la robotique collaborative ouvrira ses portes début 2022 au Danemark…
Source : Techniques de l’ingénieur