Année d'ébullition pour le marché français des entreprises IT, le volume de chiffre d'affaires des acquisitions effectuées en France a doublé en 2013.
L'année 2013 a affiché une progression record de 90 % du chiffre d'affaires des entreprises françaises des technologies de l'information ayant fait l'objet de fusions-acquisitions, avec 2,1 milliards d'euros contre 1,1 milliard en 2012. Le niveau des fusions-acquisitions est le plus élevé depuis 15 ans, malgré l'absence de vrai méga-deal !
C'est ce que révèle l'édition 2013 du Baromètre IT de l'APM, qui fait le constat d'une tendance majeure à la multiplication des fusions-acquisitions dans le secteur des logiciels et des services, et cela malgré les incertitudes économiques qui demeurent en Europe.
126 opérations de rachats
APM a enregistré 126 opérations de rachats de sociétés françaises en 2013. 1.383 millions d'euros ont été investis par des acheteurs français et 703 millions par les acheteurs étrangers.
Les entreprises du 'mid-market' – qui affichent un chiffre d'affaires qui se mesure en dizaines de millions d'euros - ont été les principales cibles, avec un chiffres d'affaires moyen en nette augmentation (59%) à 16,5 millions d'euros.
La moyenne du chiffre d'affaire des entreprises IT acquises est de 8 millions d'euros pour les éditeurs de logiciels, avec un nombre record de 56 acquisitions (433 millions d'euros), et de 24 millions pour les ESN (Entreprises de Services Numériques, ex SSII) pour 70 acquisitions (1.653 millions d'euros).
Parmi ces opérations identifiées par le Baromètre figure un 'méga deal', le rachat d'Osiatis par Econocom, ainsi que plus modestement Euriware par Cap Gemini, Alti par Tata, HR Access par Sopra, et Neolane par Adobe pour ne citer que les plus importants. Ainsi qu'une légère - prudente ? - reprise des investissements des fonds d'investissement (capital-transmission), responsables de 14 opérations, dont Nexeya par les fonds Activa et BPI.
L'emballement des fusions-acquisitions
Le Baromètre IT de l'APM vient confirmer une tendance de fond, la multiplication des fusions-acquisitions dans le secteur des logiciels et des services. Mais où trouve-t-elle sa justification ? L'étude vient d'abord rappeler que le secteur reste fortement fragmenté en France sur un marché qui est entrée en phase de maturité. La consolidation du secteur ferait également suite à la concentration de l'offre en réponse aux attentes de clients, à la fois d'élagissement de la couverture des offres existantes, mais également en réponse aux pressions sur les tarifs imposées par des clients pour lesquels la réduction des coûts demeure une priorité.
Les acteurs du secteur affichent également une étonnante santé, avec des marges opérationnelles qui ont résisté à l'érosion et qui leur offre des capacités de financement de projets d'acquisitions.
Le Baromètre y ajoute la présence de ce qu'il appelle des « prédateurs à l'appétit accru ». Y figurent des acteurs français spécialisés ou globaux qui cherchent à renforcer leur offre ; des acteurs étrangers, principalement américains et indiens ; des recherches de synergie ; et des fonds de capital-transmission. Ces derniers viennent d'ailleurs rappeler qu'un certain nombre d'acteurs plutôt régionaux et de taille plus modeste doivent faire face au vieillissement de leurs dirigeants fondateurs, en peine de trouver une relève qui saura prolonger le vie de leurs déjà anciennes créations.