Après avoir évoqué les attentes, les moteurs, et les technologies de l'innovation dans un premier article, nous prolongeons avec les technologies de conduite de l'innovation et les obstacles.
La première partie de cet article ici « Innovation IT, le grand déballage ». Il est basé sur des extraits de l'étude « Innovation. The Competitive Equation » menée par le réseau BPI (Business Performance Innovation Network).
Profils de compétences et perturbateurs
Les entreprises se font également innovantes sur le recrutement des talents qui seront les porteurs de l'innovation. C'est ainsi qu'étonnamment nombre d'entre elles (37%) vont rechercher des individus autrement considérés comme perturbateurs, mais qui présentent des profils de compétences et de créativité. Ou qui présentent la capacité (35%) de combiner l'innovation avec la stratégie, les processus et les solutions.
Ce processus est intéressant, car il permet de revaloriser les employés qui n'hésitent pas à remettre en question le statu quo et la pensée traditionnelle, désormais considérés par une partie de leur encadrement (46%) comme les mieux placés pour devenir des agents du changement.
Nous noterons qu'un dirigeant d'entreprise sur deux pointe la faiblesse des grandes écoles pour produire des penseurs novateurs et des agents de changement, 14% d'entre eux allant même jusqu'à affirmer qu'elles font un mauvais travail !
Les qualités essentielles des agents du changement
Bousculer le statu quo, enrichir la culture et les processus, comprendre les métiers, viser le long terme… Les personnes qui dans l'entreprise prennent en charge ou accompagnent l'innovation doivent afficher certaines qualité pour aller jusqu'au bout d'une mission, qui n'a pas de fin ! Voici les qualités essentielles identifiées par l'étude BPI :
- 47 % - Challenger le statu quo et la pensée traditionnelle.
- 35 % - Habilité à marier l'innovation avec la stratégie, les processus et les solutions.
- 29 % - Croire fortement dans l'évolution continue.
- 28 % - Comprendre où le changement peut apporter de la valeur au business.
- 27 % - La volonté d'activer et d'engager ses collègues dans les processus d'innovation.
- 26 % - Autonome, inventif et impliqué.
- 26 % - Flexibilité, capacité d'adaptation et esprit ouvert.
- 21 % - Prévoyant, prophétique et stratégique.
- 17 % - Engagé dans le pilotage de la performance et l'excellence.
- 12 % - Capable de réaliser un business case incontestable pour la transformation.
- 11 % - Capacité de motiver les groupes autour d'un agenda unique.
- 7 % - Energique, ambitieux et axé sur les résultats.
- 7 % - Confiant, motivé et qui croit en lui.
Les obstacles à l'innovation
Ce classement des obstacles à l'innovation vient rappeler que la démarche est engageante pour celles et ceux qui y sont associés. C'est pourquoi les craintes qui viennent en obstacle se révèlent à la fois personnelles et stratégiques :
- 42 % - Se protéger des risques d'échec.
- 37 % - Les politiques de management, la concurrence fonctionnelle et les silos de fonctionnement.
- 31 % - La reconnaissance limitée de l'innovation comme un avantage concurrentiel et constructeur de valeur.
- 30 % - La résistance de la structure organisationnelle et des mentalités.
- 25 % - Le manque de clarté des mandats, directives et du support de la direction générale.
- 25 % - La manque de ressources pour promouvoir les pratiques de l'innovation.
- 24 % - La manque de leaders et d'autonomie.
- 19 % - Le manque stratégie, d'incitation et de formation.
- 18 % - La faiblesse de l'appropriation, la responsabilité et la définition des rôles et des responsabilités.
- 17 % - Le challenge de l'évaluation des bonnes idées et de leur mise en pratique.
- 17 % - Le besoins de champions.
Un bon conseil
En conclusion, nous retiendrons de l'étude « Innovation. The Competitive Equation » du réseau BPI qu'il existe une démarche qui devrait être un critère de réussite de l'innovation : mettre en place un programme accéléré d'intrapreneuriat qui réunira les meilleurs talents de l'innovation dans l'entreprise.