Le retard est l'une des habitudes les plus difficiles à briser. Ainsi, un employé sur deux a été en retard au cours de la dernière semaine. Et nous sous-estimons en moyenne de 40 % le temps de réalisation d'une tâche. Soit des milliards € de pertes pour les organisations.
Le retard serait-il une faille encrée dans notre ADN ? Le professeur de psychologie Roger Buehler, de l'Université Wilfrid Laurier, n'est pas loin de le croire, comme il l'a déclaré au Wall Street Journal. Il a même indiqué qu'en moyenne, nous sous-estimons les délais de réalisation d'un projet de près de 40 %.
Difficile dans ces conditions de se débarrasser de cette mauvaise pratique, surtout lorsqu'elle donne l'impression d'être présente au fond de notre cerveau !
590.000 retards britanniques chaque jour
Nous avons souhaité enquêter afin d'en savoir plus sur cette dérive qui pèse sur notre quotidien. Et nous avons découvert une étude britannique menée par Heathrow Express en 2012, et qui porte sur 1000 employés. Le premier chiffre est sans appel, plus d'un employé sur 2 (56%) a reconnu avoir été en retard à une réunion ou à une toute autre activité professionnelle au cours de la semaine qui a précédé.
A l'échelle de la Grande-Bretagne, cela représente au quotidien environ 590.000 employés en retard. Ce qui entrainerait pour chaque employé une perte d'environ 97 minutes par mois. Quant à la perte financière pour les organisations, elle serait de l'ordre de 9 milliards de livres, soit environ 12 milliards d'euros.
Motifs de retard
Les principales excuses pour être en retard exprimées lord de l'enquête sont :
- 41 % - des problèmes de circulation causés par des travaux routiers
- 29 % - des retards de transport public
- 25 % - des circonstances imprévues, comme quelqu'un qui fait un malaise
- 18 % - le mauvais temps
- 14 % - un sommeil qui s'est prolongé après l'alarme du réveil
- 12 % - un oubli laissé derrière soi
Les effets désastreux sur les individus
En dehors des conséquences financières, les effets sur les personnes en retard sont principalement liés au stress. Environ 63 % des travailleurs ont admis qu'ils ont été touchés par le stress d'être en retard. Le stress du retard dure entre 10 et 60 minutes. Il faut en moyenne 49 minutes pour se contrôler et revenir au calme.
Les trois quarts des employés en retard (74%) se sentent coupables, près de la moitié (48%) ont convenu avoir perdu le respect des autres employés. Le retard aboutit une fois sur cinq (19%) à une réunion désastreuse. Enfin, l'impact négatif après un retard se prolonge tout au long de la journée pour 39 % des employés.
Mieux estimer la durée d'une tâche
Le professeur de psychologie Roger Buehler a donné trois conseils au Wall Street Journal pour nous permettre de mieux estimer la longueur d'une tâche :
- Se rappeler d'une expérience passée et du temps nécessaire à sa réalisation.
- Détailler la tâche, cela permet de mieux appréhender les étapes de sa réalisation.
- Imaginer mentalement un point de vue extérieur, la vision d'un étranger aurait pour effet de réduire l'optimisme qui généralement incite à sous-estimer un temps de réalisation.
Pour résumer, personne n'aime être en retard, mais nous serions tentés de dire que le retard est dans la nature humaine… tout du moins pour un individu sur deux, sachant qu les autres seront en retard un jour… Et dans votre DSI ?