« Une certaine incertitude ». C'est en ces termes que le patron EMEA d'EMC nous a tiré le portrait du marché IT en Europe, soulignant la « paranoïa » de nos DSI.
Une manifestation de l'ampleur de EMC World, qui a réuni des milliers de clients et partenaires du géant mondial du stockage et du traitement de la donnée, nous offre également l'opportunité de faire un point sur la perception des DSI européens comparés au reste du monde.
« Les entreprises européennes ont exactement les mêmes attentes que dans le reste du monde, nous a affirmé Adrian McDonald, président d'EMC EMEA. Toutes les industries sont changées par les IT. Et tous les DSI se posent les mêmes interrogations : Comment générer de nouvelles valeurs du business ? Comment délivrer rapidement de nouvelles expériences ? Et comment extraire de la valeur de mes données ? »
Pareil... mais différent !
Les DSI européens seraient donc confrontés aux mêmes problématiques et afficheraient les mêmes intérêts que leurs confrères dans le reste du monde. Pour autant, le portrait qui nous en est dressé au fil des interventions de ce EMC World 2014 diffère parfois radicalement. A commencer par l'omniprésence du cloud public aux Etats-Unis, pays de référence, alors que l'Europe affiche un marché plus fragmenté.
Pour Adrian McDonald, le DSI européen se pose trop de questions. « Faut-il construire un cloud privé ? Ou aller sur Amazon AWS ? Comment et avec quoi ? VMware ou OpenStack ? Mes développeurs vont-ils aimer cela ? Est-ce que je risque d'être bloqué ? Vie privée ? Sécurité ? Et avec quelles régulations ? ».
Le DSI européen serait-il paranoïaque ?
Il pointe la « paranoïa sécuritaire en Europe » qui entrainerait « un focus sur des petites décisions, et des difficulté à prendre de grandes décisions ». Pourtant, le patron d'EMC pour l'Europe, qui a souligné l'accélération des opportunités liées aux IT et le retour à l'optimisme sur la zone euro, reconnaît également l'effet Snowden sur les gouvernements comme sur les organisations, et la crainte du retour de la guerre froide !
Dans ces conditions, même si le DSI européen affiche les mêmes attentes que dans le reste du monde, en particulier en matière d'agilité, ses craintes sécuritaires seraient fondées. Cependant, chez EMC on se contente de pointer les excès de nos DSI, tout en concédant cependant « une certaine incertitude » pour toutes les industries qui sont changées par les IT.
En conclusion... l'Europe est en retard !
La conclusion évoquée par EMC est sans surprise, nos DSI doivent apprendre à tirer avantage de la 3ème Plateforme, le leitmotiv de ce EMC World 2014 (lire notre article « EMC World : 'redifine', la stratégie de la troisième plateforme »). Pour Adrian McDonald, il faut suivre les changements engagés par les leaders du marché et adopter une démarche d'innovation agile et renforçant nos capacités mobiles et sociales. Mais attention aux pénalités élevées sur nos failles IT et de sécurité, même s'il n'a jamais été aussi facile de choisir et de s'approvisionner en services IT.