Thème incontournable du salon Cloud, le cloud hybride, croisement des cloud privé et public avec une couche de supervision centralisée, s'impose comme une nécessité et l'avenir du système d'information réfléchi.
N'étaient les retards à l'allumage du cloud dans les entreprises, en particulier françaises, le cloud hybride se serait depuis longtemps imposé dans le paysage informatique. Sa capacité à marier le meilleur des deux mondes – la pérennité des investissements informatiques et la sécurité des applications et données sensibles pour le cloud privé, l'agilité, la diversité et la disponibilité à la demande pour le cloud public – en fait un atout maitre… qu'il reste à exploiter !
En réalité, alors que les organisations peinent encore à s'engager sur le cloud privé, qui pourtant est le plus sécurisant pour elles - mais pas le plus innovant ! -, le cloud public, pour séduisant qu'il soit, demeure en retrait. Il est victime d'une image biaisée, celle d'environnements non maitrisés, et donc peu sécurisés, principalement hébergés dans un pays (USA) qui se garde le droit de consulter nos données. Mais également des pratiques de ses grands acteurs, entre l'opacité des contrats d'Amazon WS, la complexité des migrations sur Microsoft Azure, ou l'image parfois sulfureuse et hégémonique d'un Google, les trois géants pouvant d'ailleurs se retrouver dans ces rapides qualifications.
Mais que faut-il donc faire pour passer d'un intérêt certains pour la démarche à sa déclinaison ?
Pour Frédéric Cetlin, Directeur Solutions chez Metanext et membre du Comité Infrastructure du Syntec Numérique, le mouvement est en marche. Principalement au sein des grandes entreprises du CAC40, qui retiennent l'approche hybride dans des projets d'envergure. « Les grandes entreprises du CAC 40 ou d’envergure significative privilégient la stratégie hybride qui s’inscrit dans la continuité et l’évolution du Cloud privé vers le public, et inversement. »
Frédéric Cetlin n'est pas tendre avec les projets de cloud privé qui ont été mis en place. Il décrit le modèle privé comme trop spécifique, avec un référentiel technique peu standardisé, la mise en œuvre de la virtualisation, sur les serveurs principalement, et de mécanismes d’automatisation limités à la fourniture de ressources d’infrastructure. Il leur manque « toute l'étendue du cloud public ».
Le cloud privé est plus sécurisant, par la virtualisation et la mutualisation des ressources il réduit les coûts des infrastructures existantes, et en réduisant les délais de déploiement des nouveaux services il améliore la relation entre la DSI et les métiers. Le cloud public apporte plus d'agilité et une réelle scalabilité, il supporte les débordements, il offre une présence de proximité, et ses coûts sont rationalisés, à défaut souvent d'être réduits.
Concrètement, l'objectif du cloud hybride est de profiter des avantages qu'apportent les deux mondes.
Chacun embarque également ses démons. Le cloud privé souffre de l'héritage informatique de l'entreprise et d'un manque de culture. Tandis que les offres du cloud public manquent de clarté, en particulier sur la contractualisation, la localisation des données, le SLA associé, etc.
Le mariage entre les deux dans le cadre d'une stratégie de cloud hybride s'impose, par sa capacité à couvrir l'ensemble des besoins IT, et par ses avantages issus des deux mondes. Il peut cependant souffrir d'une certaine complexité. L'accompagnement s'avère indispensable, a minima sur la phase initiale de réflexion et sur les choix de solutions. C'est pourquoi apparaissent des courtiers (broker) du nuage.
A la condition de disposer des bons outils pour gérer l'ensemble. La plateforme de cloud hybride s'annonce également incontournable, par sa capacité à maitriser la consommation des deux mondes, et à disposer d'une gouvernance unique. Plus stratégique encore, la DSI y trouvera le moyen de se ré-approprier, de contrôler et de piloter l'ensemble des services numériques de l'entreprise. Cela mérite bien que l'intéresse à l'hybridation du Cloud Computing.