Figure incontournable de la cyber-sécurité, le célèbre fondateur de l'éditeur russe Kaspersky n'a pas manqué d'aggraver la situation par son portrait des menaces... et de promouvoir ses visions du Security of Everything et du Crime-as-a-Service.
«
A l'avenir, tout sera connecté, donc tout sera potentiellement attaqué ». Cette simple citation du discours qu'a tenu Eugène Kaspersky devant les visiteurs des Assises de la Sécurité et du Système d'Information, qui viennent de se tenir à Monaco, suffit à résumer le point de vue de celui qui aujourd'hui encore fait figure pour beaucoup de gourou de la sécurité informatique.
Il faut dire que le portrait de la cyber-sécurité qu'a offert Eugène Kaspersky à l'assemblée a de quoi faire frémir : en 10 ans, le volume des attaques est passé de 500.000 à 240 millions recensées en 2014 !
Mort du marché des antivirus vs explosion des nouvelles menaces
Même s'il a enfin reconnu que «
le marché des antivirus est mort depuis 10 ans », Eugène, comme chacun se plait à l'appeler dans le monde de la sécurité, continue de pointer les menaces qui pèsent sur les plateformes et systèmes d'exploitations, qui demeurent réelles. Dans ces conditions, l'anti-virus doit être apprécié dans sa dimension de brique technologique de base des solutions de défense.
A ce titre, l'environnement vedette de Microsoft demeure la cible de prédilection chez les pirates en tout genre, et selon Eugène Kaspersky 5 % des PC Windows seraient infectés. Windows ferait d'ailleurs l'objet de 237 millions de fichiers malicieux, à rapprocher des 13 millions (!) pour Android, 13.000 pour Mac OS, et 300 pour iOS.
Security of Everything et Crime-as-a-Service
Enfin, comme Guillaume Poupard, le directeur de l'ANSSI, précédemment (lire
« Assises de la Sécurité, avec l'ANSSI, le paysage de la cyber-sécurité s'assombrit »), Eugène Kaspersky a plus particulièrement pointé la multiplication des objets connectés comme autant de risques potentiels. TV connectée, montre connectée, lunettes connectées… tout système embarqué est menacé.
Ce qui évidemment justifie l'approche
Security of Everything prônée par l'éditeur : l'antivirus en coeur d'une plateforme destinée à accumuler des technologies pour contrer les menaces. Et le
Crime-as-a-Service, dernière tendance évoquée par Eugène Kaspersky, celle de la professionnalisation de la cyber-criminalité…
Après les mercenaires de Guillaume Poupard, voici venir les professionnels d'Eugène Kaspersky. Décidément, les RSSI et les DSI venus prendre la température de la cyber-sécurité ont reçu leur dose de sueurs froides et de menaces potentielles. Il ne leur reste plus qu'à aller chercher des réponses et des solutions à leurs interrogations dans les rendez-vous one-to-one et dans les allées des Assises. C'est un peu pour cela qu'ils ont été invités d'ailleurs…