Dans le sillage de la guerre commerciale qui débute entre la France et les États-Unis, notamment après l’annonce du président Donald Trump qu’il pourra surtaxer certains produits français en réponse à la taxe GAFA, le ministre français des affaires numériques, Cédric O, est passé à Washington dans le cadre de la politique antitrust que la France compte mettre en place. Pour cela, il a rencontré quelques personnalités issues du milieu intellectuel, économique et politique aux États-Unis. Cédric O déclare qu’avec l’Union européenne, la France veut restreindre le pouvoir des géants de la technologie en adoptant la taxe GAFA. Néanmoins, ces dernières ne seraient que le commencement d’une série de mesures antitrust qui verront le jour incessamment. Pour rappel, le président Emmanuel Macron a signé le décret mettant en place la taxe sur les entreprises numériques. Il prévoit une taxation de 3 % sur les ventes des sociétés réalisant plus de 750 millions d’euros de chiffre d’affaires, mais aussi sur les entreprises de publicité en ligne qui réalisent une vente de plus de 25 millions d’euros annuels. Cédric O admet que cette taxe est purement symbolique, malgré les colères qu’elle a suscitées. La France compte adopter de nouvelles réglementations plus strictes qui visent essentiellement les sociétés technologiques américaines pour qu’elles n’étouffent plus leurs concurrents et d’aller à l’encontre des principes démocratiques.
La France n’est pas le seul pays qui veut lutter contre la prédominance des grandes entreprises de technologie. Certaines personnalités politiques américaines comme les candidats à la présidentielle Bernie Sanders et Élisabeth Warren affichent une position nettement plus radicale en voulant démanteler ces grosses firmes. Mais l’approche de la France, selon Cédric O, est plutôt celle de les ouvrir davantage plutôt que de les casser. Le ministre avoue s’être inspiré du discours de l’ancien principal régulateur de l’internet aux États-Unis, Tom Wheeler. La nouvelle législation que la France compte établir veut obliger les géants du numérique de permettre leurs concurrents d’accéder plus facilement à leurs services, mais aussi de les contraindre à ne pas diffuser les discours de haine. Le ministre français avoue quand même que cette approche risque de rencontrer une certaine réticence de la part des entreprises concernées. Par contre, il déclare avoir quelques soutiens de taille de la part de décideurs locaux comme Doug Melamed, économiste issu de l’Université de Standford et un des principaux initiateurs du plan antitrust dressé par le Ministère de la Justice contre Microsoft. À l’instar de la France, l’Europe compte également durcir sa position vis-à-vis des géants du numérique. Pour cela, l’institution s’est dotée de nouvelles structures comme la Commission européenne à la souveraineté technologique présidée par Margrethe Vestager qui a déjà mené des enquêtes contre Google, Facebook et Apple, débouchant sur de lourdes amendes de leur part. Mais ces initiatives ne seraient pas suffisantes pour contrer les géants de la tech. Car il faudrait aussi que l’Europe soit capable de les concurrencer en mettant en place une législation pouvant faire émerger ses propres géants de la technologie. Le gouvernement français a déjà alloué un budget de 5 milliards d’euros pour aider à développer davantage les startups technologiques.
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