John Carmack, CTO d’Oculus, a annoncé l’abandon du casque Gear VR qui fonctionne en association avec un smartphone. Cette déclaration coïncide presque avec celle de Google, qui abandonne aussi son casque mobile VR Daydream View. Son support est aussi supprimé sur le nouveau Pixel 4, même si l’application fonctionne toujours sur les anciens modèles. Pour Google, c’est la fin d’une plateforme censée faire partie intégrante d’Android. Les raisons de ces décisions sont nombreuses. La première est que ces casques étaient en cartons jetables, et n’offraient que des expériences de courte durée ne permettant pas de proposer aux consommateurs une expérience viable sur le long terme. De plus, étant combinés aux smartphones, les casques mobiles faisaient perdre leur utilisation aux consommateurs, en plus d’être très gourmands en énergie.
Pourtant, les casques VR mobiles étaient à l’origine destinés à un avenir meilleur. Samsung a réussi à commercialiser plus de 5 millions de Gear VR en un an seulement. En parallèle, les casques VR haut de gamme comme l’Oculus Rift se vendaient à quelques centaines de milliers d’unités. Par contre, Oculus a vite remarqué qu’il était très difficile de fidéliser les clients sur ce type de produit, surtout à cause de la perte d’utilisation du smartphone. Gear VR n’est plus actuellement disponible dans les magasins Samsung, de même que chez Amazon. Du côté du Daydream View, les partenaires de Google, notamment Samsung, HTC et LG accusaient un retard important sur l’ajout du support Daydream, surtout à cause de son incompatibilité avec les mobiles. À tout cela s’ajoute l’émergence des casques VR autonomes, considérés jusque-là comme des produits de luxe. C’est le cas d’Oculus Rift, du HTC Vive ou du PlayStation VR. Les casques autonomes sont devenus moins chers, tout en offrant une meilleure expérience. Oculus a essayé de suivre cette tendance en remplaçant le Gear VR par l’Oculus Go, puis par l’Oculus Quest, certes plus cher que les VR mobiles, mais nettement plus performant. De son côté, Google a plus ou moins raté la coche pour le développement de casques autonomes. HTC a renoncé à un accord pour la conception d’un Daydream autonome. Google s’est ensuite lié avec Lenovo pour le Mirage Solo, qui s’est avéré n’être qu’un kit de développement. Actuellement, l’entreprise se tourne davantage vers la réalité augmentée pour Google Maps. Toutefois, malgré le rétropédalage de ces deux géants en réalité virtuelle, les produits de ce type ne disparaîtront pas de sitôt. C’est surtout grâce à la facilité de conception des applications. Google lui-même commercialise encore des produits de VR mobile en carton, de même que des produits tiers comme ceux de Mattel et Homido.