Le virus Ebola figure parmi les menaces les plus sérieuses sur la santé mondiale. En cas de pandémie, l’impact sur la mortalité serait désastreux, étant donné que la maladie tue dans environ 90 % des cas. De plus, le virus se répand très facilement par contact entre les personnes malades et saines. Selon les chercheurs, son origine vient d’une chauve-souris arboricole de l’Afrique de l’Ouest. La destruction de son habitat et le changement climatique la rapproche des hommes, qui devient par conséquent plus exposé au virus qu’elle porte. Prévoir comment la maladie pourrait se propager est ainsi un grand défi pour les chercheurs. Une équipe de scientifiques a mis au point un modèle informatique qui prédit l’évolution d’Ebola à l’horizon 2070. Celui-ci se base essentiellement sur l’évolution probable de l’environnement et celle des sociétés humaines. Jusqu’ici, le modèle prévoit que la maladie a 60 % de chance de se développer si rien ne change, notamment un climat de plus en plus chaud et un ralentissement économique global.
Pour mettre au point ce nouveau modèle informatique sur l’évolution d’Ebola, les chercheurs ont imaginé différents scénarios qui prennent en compte différents paramètres comme la croissance démographique et la réduction des gaz à effet de serre. Ils ont également utilisé des données sur l’utilisation des terres, le climat et celles sur l’évolution de la pauvreté. Au fur et à mesure que le scénario exclut moins de mesures, la projection tend vers une probabilité haute de résurgence d’une épidémie. La conception de ce modèle pourrait aider les organisations de santé mondiale à lutter contre la propagation de cette maladie. Mais il peut aussi être utilisé pour certaines pandémies naissantes ou potentielles comme la maladie de Lyme, la dengue ou le Zika. Face aux perspectives de ce modèle, certains spécialistes, comme Daniel Bausch de l’American Society of Tropical Medecine, restent sceptiques. Selon lui, un tel modèle de prédiction des épidémies n’est pas une solution miracle.