En France, 26,2% de la population active ‘occupée’ a connu une transition professionnelle au cours des 12 derniers mois. Et 55% des individus ayant connu une transition sont des femmes.
Changer d’emploi, quitter un CDI, créer une entreprise, entrer en congés parental ou en sortir, être au chômage… Nous sommes un salarié ou actif ‘occupé’ sur quatre (26,2%) à avoir connu une transition professionnelle au cours des 12 derniers mois, selon la deuxième édition de l'Observatoire des Trajectoires Professionnelles mené par les groupes Adecco (Lab'Ho) et IGS (LIPSE), le Laboratoire d'innovation sociale et de la performance économique de l'Ecole IGS-RH.
La mobilité professionnelle facteur d’épanouissement (parfois…)
Que les mentalités ont bien changé au cours des dernières décennies ! La mobilité professionnelle, plus qu’imposée par les conditions économiques et l’aspect fragile de nombreuses activités, est aujourd’hui considérée par de plus en plus d’actifs comme un facteur d’épanouissement. Qui, paradoxalement, s’exprime comme pour tous les salariés au travers de la capacité à gérer sa carrière, du fait d'apprendre au quotidien, de l'employabilité ressentie, ainsi que du contrat psychologique.
L’Observatoire a ainsi révélé que, en France :
- 26,2% de la population active occupée a connu une transition professionnelle au cours des 12 derniers mois ;
- 55% des individus ayant connu une transition sont des femmes ;
- les jeunes sont plus susceptibles de connaître une transition.
Notons également, nous l’avons évoqué, que les changements de trajectoire sont aujourd’hui souvent considérés comme choisis et non plus subis, apparaissant comme « des moments privilégiés de réécriture de soi ».
Les profils types des trajectoires professionnels
L'analyse des données par l'Observatoire des Trajectoires Professionnelles a également permis de révéler six profils types d’individus et les trajectoires qui peuvent leurs être associées (les chiffres expriment les % de la population active occupée) :
1Les polymorphes (8,9%)
Femme dans 56% des cas, de moins de 34 ans (55%), le Polymorphe a connu plusieurs situations de transition professionnelle au cours des 12 derniers mois. Si son employabilité est forte, son rapport au travail apparaît compliqué (ennui au travail, surinvestissement professionnel...)
2Les mobiles (8,8 %)
Plutôt femme et/ou jeune, le Mobile a enchaîné les contrats flexibles (CDD, intérim, multi-activité). Mais contrairement aux idées reçues, les intérimaires sondés ont un regard positif sur l'emploi lorsqu'on les compare avec les autres sous-catégories de ce premier profil type.
3Les re-actifs (5,1%)
Les femmes (64%) et les jeunes de 18-39 ans (60%) sont les plus concernés. Redevenu actif à la suite à une période de chômage, d'un arrêt maladie ou d'un congé parental, le Re-actif a le sentiment que son équilibre vie professionnelle / vie privée est difficile à respecter.
4Les pré-retraités actifs (1,4%)
Homme dans 58% des cas, le Pré-retraité actif entame sa transition vers la retraire à partir de 55 ans. Une transition de fin carrière qui semble toujours entraîner des effets positifs sur les ressentis au travail.
5Les formés (1,3%)
Que ce soit à l'issue d'une formation initiale ou d'une formation continue, le Formé est dans la plupart des cas un homme (65%) de moins de 45 ans. Bien qu'il ait le sentiment d'un épuisement professionnel, d'un surinvestissement professionnel, il estime avoir une bonne prise en main de sa carrière et une attractivité sur le marché de l'emploi accrue.
6Les réorientés (0,7%)
Une transition qui commence tôt puisque les 27-34 ans représentent 65% des Réorientés. Ce changement professionnel peu ou pas accompagné semble plus souvent subi et remet en cause la satisfaction du réorienté face à sa vie professionnelle.
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