Dans une lettre ouverte signée également par Tech In France, France Fintech et l’Alliance Industrie du Futur, le Syntec Numérique appelle les pouvoirs publics à investir massivement dans les technologies et l’industrie du futur (internet industriel, IA, 5G, robotisation…). Après avoir interrogé ses membres (startup, TPE, PME, ETI et grands groupes), au sujet de l’impact économique de la crise, l’association des professionnels du numérique en France précise qu’un chef d’entreprise sur deux fait face à des demandes de renégociations tarifaires de la part de ses clients. Lors du dernier baromètre Syntec Numérique, 80 % des chefs d’entreprise interrogés anticipaient une baisse moyenne de leur chiffre d’affaires prévisionnel sur le deuxième trimestre 2020 de presque 20 %.
Après avoir rappelé que la France est toujours en retard par rapport à ses principaux partenaires européens en matière de numérique, en occupant la 15e place sur 28 du classement européen DESI 2020 sur la compétitivité numérique, le Syntec « appelle le Gouvernement à investir massivement dans le numérique, afin que la France rattrape son retard pour se situer dans le peloton de tête des États européens ».
Pour ce faire, il préconise de recourir à la commande publique. « Ces grands travaux de la Tech relèvent de la commande publique, à la fois nationale et territoriale, avec pour objectif l’accélération de la numérisation de l’État et des collectivités locales », suggère le syndicat professionnel. Quant à la commande privée, il préconise « un effort massif de soutien à l’investissement productif, via la création d’un fonds de soutien, mais aussi le suramortissement, le crédit d’impôt recherche et les dispositifs existants. Il faut aussi miser à fond sur l’éducation et la formation à ces nouvelles méthodes et technologies ».
Après la publication de ses 75 recommandations pour relancer l’économie numérique en France, le Syntec (re) monte au front, cette fois-ci pour réclamer au gouvernement la tenue d’urgence de ce qu’il appelle de « Grands Travaux de la Tech », un équivalent des dépenses d’infrastructure, mais dans le numérique, pour relancer le secteur. L’annonce de mesures d’aide d’un montant de 700 M€ destiné à la Tech française n’a, semble-t-il, pas convaincu les membres du Syntec. Sans doute parce que ces mesures sont tournées essentiellement vers les jeunes pousses avec comme objectif principal d’en empêcher le rachat par des acteurs étrangers et de préserver les emplois de demain.
Pourtant, le secteur du numérique est l’un de ceux qui a le moins souffert de la crise, bien au contraire certaine ont plutôt profité de l’augmentation de la demande en produits et services numériques. Dans l’étude menée par le cabinet In Extenso Finance & Transmission auprès des ESN françaises, au CA entre 500 000 € et plus de 100 M€, 29,9 % prévoient une stabilité de leur situation ou une croissance en 2020, alors que 73,5 % envisagent une croissance dans les 3 prochaines années. Elles n’ont globalement pas trop souffert de la crise avait conclu le rapport.